Alaa Abdel Fattah : libre, mais pas totalement
Après cinq ans de prison, le blogueur égyptien Alaa Abdel Fattah a recouvré la liberté. Reporters sans frontières (RSF) se félicite de cette libération mais dénonce le fait qu’elle ne soit pas totale : il devra passer encore toutes les nuits au commissariat.
Le célèbre blogueur égyptien Alaa Abdel Fattah, condamné à cinq ans de prison le 23 février 2015, après un an de détention provisoire, a été libéré dans la nuit du jeudi au vendredi 29 mars. Suivi par plus de 700.000 personnes sur Twitter, cette figure populaire de la révolution de 2011 n’a cependant pas retrouvé sa totale liberté. Tout comme le photographe Shawkan récemment libéré, il doit revenir chaque jour au commissariat à partir de 18H00 pour y passer la nuit jusqu’à six heures du matin et ce pendant cinq ans.
« Il n’y a d’autre liberté que celle qui est inconditionnelle et totale, rappelle le bureau Moyen-Orient de RSF. Contraindre Alaa Abdel Fattah, qui a déjà purgé cinq ans de prison de continuer à venir passer douze heures par jour au commissariat revient à prolonger inutilement une peine injuste. »
A ce jour, près de 30 journalistes sont encore détenus en Egypte qui occupe la 161e place du Classement mondial de la liberté de la presseétabli par RSF en 2018.