- 愛爾蘭
- 新聞稿
Tout au long de l’année 2020, les promesses de longue date de réforme de la loi sur la diffamation par le ministère de la Justice ont fait long feu, ce qui a contribué à entraver le travail de journalistes enquêtant sur des personnalités haut placées ou sur d’importants intérêts privés. Parmi les mesures réclamées figurent une limite aux dommages et intérêts, souvent excessifs, et la suppression des poursuites en diffamation devant un jury de la Haute Cour, qui continuent de constituer des menaces pour la liberté de la presse en Irlande. Les montants exorbitants et les frais à engager en cas de poursuite pour diffamation ont entretenu un climat d’autocensure dans les médias irlandais, notamment concernant des personnalités qui n’hésitent pas à saisir les tribunaux.
La forte concentration de la propriété des médias pèse sur la pluralité et l’indépendance de la presse, en particulier locale. De nombreux titres régionaux se sont retrouvés au bord de l'effondrement financier en 2020, tandis que l’Independant News and Media (INM) contrôle les quotidiens et les éditions dominicales, et que la société semi-publique RTE, elle-même confrontée à des charges financières croissantes, domine la radiodiffusion. Alors que la création de la Commission sur l'avenir des médias, créée par le Dáil Éireann (Assemblée d'Irlande) en octobre 2020 constitue un pas pour relever le défi que représente la défense d’une liberté de la presse diversifiée et réelle en Irlande, celui-ci est considérablement atténué par le fait que la Commission ne dispose pas des pouvoirs et des ressources nécessaires pour mettre en œuvre une réforme significative.