Lebanon: RSF and ten organizations call on UN to investigate Israeli attack that killed Issam Abdallah
A month before the anniversary of the death of photojournalist Issam Abdallah, killed by an Israeli strike while reporting in southern Lebanon, Reporters Without Borders (RSF) and ten organisations have sent a letter to the UN Commission of Inquiry on the Occupied Palestinian Territory, including East Jerusalem and Israel. The letter supports a request made by Abdallah’s family in July for an investigation into the crime.
An abundance of evidence accumulated in five independent investigations, including an RSF investigation, revealed the reporter for the Reuters news agency Issam Abdallah was killed by Israeli targeted fire in the Alma el-Chaab, a village in southern Lebanon. Yet the perpetrators of this crime remain unpunished.
According to the findings of news agencies Reuters and Agence France-Presse (AFP), and the NGOs Human Rights Watch and Amnesty International, the shooting that killed Abdallah and injured journalists from AFP, Reuters, and Al-Jazeera on October 13, 2023 originated from an Israeli tank. A sixth investigation, conducted by the United Nations Interim Force in Lebanon (UNIFIL), found that "an Israeli tank killed Reuters reporter Issam Abdallah in Lebanon last year by firing two 120 mm rounds at a group of ‘clearly identifiable journalists’ in violation of international law," according to Reuters.
Based on these findings, RSF and ten human rights organizations sent a letter to the United Nations on 13 September urging it to conduct an official investigation into the attack. The letter was specifically sent to the UN’s Commission of Inquiry charged with investigating possible international crimes and violations of international human rights law committed in Israel and the occupied Palestinian territories since 7 October 2023.
With this letter, RSF and the co-signatories express their support for a similar request for an investigation into the circumstances of Abdallah's murder, made by the reporter's family last June which remains unanswered at the time of this writing.
“Issam Abdallah a été tué par l’armée israélienne, caméra à la main, vêtu de son gilet siglé ‘PRESS’ et de son casque. Dans le contexte de la violence croissante contre les journalistes dans la région, ce crime bien documenté dans de nombreuses enquêtes ne doit pas rester impuni. La justice pour Issam ouvre une voie solide vers la justice pour tous les reporters. Nous exhortons la Commission à se saisir de cette affaire et à nous aider à mener les auteurs de cette attaque odieuse contre des journalistes courageux et professionnels à rendre des comptes.”
Depuis le meurtre d'Issam Abdallah, les entraves à la justice persistent et l’impunité demeure. Ni le Liban, où le crime a eu lieu, ni Israël, accusé de l'avoir commis, ne sont signataires du statut de Rome, ce qui empêche tout recours à la Cour pénale internationale (CPI).
En mai dernier, des députés libanais ont proposé que le Liban puisse saisir la CPI pour qu’elle enquête sur les crimes commis dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, par une disposition exceptionnelle permise par le statut de Rome. Malgré le soutien du ministère de l'Information et du gouvernement libanais, la mesure a été bloquée à la dernière minute. Les autorités israéliennes n'ont, quant à elles, pas publié de conclusions sur le meurtre malgré les sollicitations et leurs propres affirmations. En décembre, un porte-parole militaire israélien a déclaré à Reuters que “l'incident a[vait] eu lieu dans une zone de combat active et [était] en cours d'examen”.
Deux autres journalistes ont été tués au Liban depuis octobre 2023. Les journalistes Farah Omar et Rabih Maamari de la chaîne de télévision Al-Mayadeen ont également été victimes de frappes israéliennes dans le sud du Liban. Selon les informations recueillies auprès de journalistes libanais, la frontière sud est devenue une zone dangereuse pour les reporters, et peu de professionnels d'agences internationales ou locales osent désormais s'y rendre. Depuis octobre 2023, dans le contexte de la guerre à Gaza, les tirs transfrontaliers entre les forces israéliennes et le Hezbollah se sont intensifiés.
