Zimbabwe

Nom de domaine : .zw
Population : 13 080 000
Internautes : 1 220 000
Prix moyen d'une heure de connexion dans un cybercafé : environ 0,50 cts d'euros
Salaire mensuel moyen : environ 10 euros
Nombre de fournisseurs d'accès publics :1
Nombre de fournisseurs d'accès privés : 14
Nombre de cyberdissidents : 0
Le Web n'est pas assez consulté sur le territoire pour que le gouvernement procède à une censure massive. Cependant, les internautes sont ouvertement surveillés par le pouvoir, qui se focalise sur le contrôle des e-mails. En août 2007, le gouvernement a adopté une loi qui l'autorise à surveiller toutes les communications, qu'elles soient téléphoniques ou électroniques. Publier un article critique envers le gouvernement sur Internet est extrêmement risqué pour son auteur. Bien que surveillé, le Web n'est pas le souci premier du gouvernement. En septembre 2006, la société internationale de communications par satellite Intelsat a coupé 90% de l'accès à Internet du pays car l'entreprise d'Etat, TelOne, n'avait pas payé son droit d'accès au Réseau international. Étroitement contrôlée par le gouvernement de Robert Mugabe, TelOne s'occupe de la censure du Réseau. En 2004, la Cour suprême avait jugé anticonstitutionnelle une première version du Post and Telecommunications Act (PTC) qui donnait des pouvoirs exorbitants au gouvernement pour surveiller les communications téléphoniques et électroniques. Quelques mois plus tard, TelOne a passé un accord avec les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) du pays. La société peut leur demander de contrôler les communications en ligne sur simple requête. Le texte de l'accord leur demande de "prendre les mesures nécessaires" afin d'empêcher la diffusion de contenus illégaux sur le Net. Cette imprécision des termes employés revient à demander aux FAI de surveiller l'ensemble du trafic Internet, notamment les e-mails, afin d'en repérer les contenus illégaux. Une telle veille est impossible techniquement et fait peser sur les FAI une responsabilité qu'ils ne peuvent assumer. Ils sont devenus juge et partie, et doivent décider eux-mêmes de la légalité des messages qu'ils transmettent, sans contrôle judiciaire, mais également permettre à TelOne et au gouvernement de localiser les auteurs des messages jugés nuisibles. Les internautes épiés légalement Au Zimbabwe, tous les journaux doivent s'enregistrer auprès de la Commission des médias et de l'information, comme le requiert la loi sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée. Aux termes de cette loi sur la presse, adoptée en 2002, les journalistes doivent être dûment enregistrés par la MIC, l'organe de régulation des médias étroitement contrôlé par le pouvoir. Depuis la fin de l'année 2004, une peine de deux ans de prison ferme est prévue pour les contrevenants. Dans ce contexte répressif, la Toile est également régie par des règles strictes. En août 2007, le gouvernement a définitivement adopté l'Interception of Communication Act. Cette loi autorise l'Etat à intercepter les communications téléphoniques et les correspondances par email ou télécopie, dans le but déclaré de "garantir la sécurité nationale", ce qui, au Zimbabwe, équivaut à la critique d'un gouvernement aux abois. Ce texte prévoit la création d'un centre de surveillance et d'interception des communications (CSIC), composé "d'experts" capables d'épier tout type de données. Il précise que les entreprises de télécommunications, par exemple les fournisseurs d'accès Internet, doivent installer des logiciels d'interception et établir une connexion directe avec le CSIC pour permettre la surveillance en "temps réel" des communications. Les chefs d'entreprise qui ne se plient pas à cette nouvelle réglementation sont passibles de peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement. La loi prévoit que des techniciens du CSIC fournissent une aide technique aux entreprises, sans toutefois indiquer quels sont les logiciels qui devront être utilisés. Un journal sud-africain avait affirmé, en mai 2005, que le gouvernement zimbabwéen était en discussion avec la Chine pour l'acquisition de technologies d'interception des communications. De même, des sources locales rapportent que du matériel chinois est déjà utilisé pour brouiller les radios indépendantes. Toujours selon cette loi, le chef des renseignements, le directeur général du département de la sécurité nationale, placé sous la responsabilité directe du Président, le responsable de la police et le commissaire général au Trésor public sont habilités à faire des demandes de mise sur écoutes auprès du ministre des Transports et des Télécommunications. Le mandat délivré par le ministre est valable au maximum trois mois, mais peut être renouvelé à loisir s'il existe de "bonnes raisons". Il n'est par ailleurs soumis à aucun contrôle judiciaire. Plus inquiétant encore, le texte dispose que la demande d'interception peut être faite "à l'oral" dans le cas d'une "urgence ou de circonstances exceptionnelles". Cette loi fait craindre des pressions encore plus importantes à l'encontre des journalistes. Début 2008, Innocent Madawo, un journaliste d'origine zimbabwéenne qui travaille à Toronto pour le quotidien en ligne The Southern African, et contribue à plusieurs publications canadiennes, a été menacé en raison de ses publications. Il a reçu un coup de téléphone le mettant en garde : "On n'hésitera pas à s'en prendre à toi sans que tu saches pourquoi", suite à la publication d'un article concernant la vie politique du pays sur le site de la radio indépendante zimbabwéenne SW Radio Africa, basée à Londres. Liens :
http://www.fibreforafrica.net/: site d'information sur le développement de la fibre optique en Afrique
http://www.swradioafrica.com/ : site de la radio SW Radio Africa
http://www.zispa.org.zw/ : association des fournisseurs d'accès à Internet du Zimbabwe
http://www.afrora.com : agrégateur africain de blogs
Published on
Updated on 20.01.2016