Fixeurs de guerre : le documentaire de RSF sur “les invisibles du reportage”

À l’aube du deuxième anniversaire de la guerre lancée par la Russie en Ukraine, Reporters sans frontières (RSF) a suivi le quotidien de trois fixeurs. Héros méconnus de l’information, ils sont en première ligne pour aider médias et journalistes à travailler et éviter de faire de ce conflit, une guerre oubliée.

“Dans ce documentaire Fixeurs de guerre : les invisibles du reportage, nous racontons l’histoire d’individus qui, du jour au lendemain, prennent tous les risques, pour permettre au monde d’être informé. Les fixeurs sont les invisibles, qui rendent cette guerre visible. Nous avons voulu les suivre et les interroger pour mettre en lumière le travail méconnu de ces héros et héroïnes de l’information et l’impact que celui-ci a sur leur vie.

Robin Grassi
Responsable du Studio RSF, co-réalisateur du film
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En Ukraine, les journalistes étrangers travaillent rarement seuls. Derrière les enquêtes sur les crimes de guerre, les photos chocs des atrocités, les vidéos des ravages causés par deux ans de conflit, il y a des centaines de fixeurs et fixeuses ukrainiens. Un travail de l’ombre, méconnu et pourtant indispensable. Sans eux, il aurait été impossible pour les journalistes venus du monde entier de couvrir l’actualité en Ukraine depuis que la Russie a envahi le pays le 24 février 2022 et que Vladimir Poutine a déclenché le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ces derniers mois, RSF a suivi, en Ukraine, les fixeurs Andrii Kolesnyk, Oleksandra Aleksandrenko et Kyrylo Sirchenko dans leur travail avec Morgane Bona, correspondante pour le quotidien national français Libération, James de Caupenne, documentariste indépendant, et Philippe Lobjois, journaliste pour le quotidien régional français Ouest-France.

Dans leur quotidien à Kyiv, la capitale, ou en mission au plus près du front, ces fixeurs d’une trentaine d’années sont les visages d’un métier méconnu pourtant au cœur de la fabrique de l’information et d’une génération qui risque sa vie pour exposer au grand jour les heures les plus sombres de leur pays. “Peut-être qu’un jour ce sera à mon tour d’être soldat, anticipe Andrii Kolesnyk. En attendant, ma place est ici, comme fixeur.”

Tour à tour interprètes, chauffeurs, guides, intermédiaires entre les journalistes et leurs contacts, les fixeurs permettent aux reporters d’atteindre les zones les plus dangereuses et les plus isolées d’Ukraine.

Dans ce documentaire de RSF, ils témoignent de leur expérience au service du journalisme mais aussi des défis sécuritaires et psychologiques qu'ils doivent relever pour rendre possible la couverture de cette guerre.

“Ils sont les yeux et les oreilles des journalistes, presque un sixième sens… Leur travail permet d’accéder aux zones sensibles comme aux histoires indicibles. Leurs témoignages racontent les coulisses du reportage de guerre souvent restés inaccessibles aux lecteurs ou aux téléspectateurs.

Arnaud Froger
Responsable du bureau investigation de RSF, co-réalisateur du film

Le film sera présenté en avant-première à Berlin le 26 mars, puis à Bruxelles le 27 mars, à Paris le 28 mars et à Rennes le 29 mars. Il sera disponible sur Arte à partir du 30 mars. 

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