Afrique
Malawi
-
Classement 2024
63/ 180
Score : 64,46
Indicateur politique
53
58.78
Indicateur économique
79
46.06
Indicateur législatif
75
64.96
Indicateur social
66
68.12
Indicateur sécuritaire
64
84.39
Classement 2023
82/ 180
Score : 60,34
Indicateur politique
106
52.57
Indicateur économique
83
47.60
Indicateur législatif
72
66.56
Indicateur social
98
60.23
Indicateur sécuritaire
84
74.73

L’influence politique sur les médias au Malawi entrave le libre exercice du journalisme. Les reporters font l’objet de menaces et de campagnes d’intimidation en ligne.  

Paysage médiatique

Le milieu des années 1990 a marqué le début d'une nouvelle ère pour la liberté de la presse au Malawi, avec l'apparition de journaux et de stations de radio indépendants. La majorité de la population s’informe grâce au radiodiffuseur public, la Malawi Broadcasting Corporation (MBC). Si le pays compte une dizaine de journaux indépendants, la plupart des publications sont peu accessibles du fait de leur prix et de la langue de publication, l’anglais, qui n’est pas maîtrisé par l’ensemble de la population. Il existe plusieurs chaînes de télévision, mais seule la chaîne publique Malawi TV diffuse à l’échelle nationale. 

Contexte politique

L’État a une certaine influence sur les médias. En 2018, un groupe de presse a dû présenter ses excuses après que le parti au pouvoir lui a reproché un traitement de l’information en faveur d'une autre force politique. Plusieurs politiciens possèdent des stations de radio “privées”, à l”instar de l’ancien ministre de l’Information Gospel Kazako qui possède la Zodiak Broadcasting Station. Enfin, c’est le président qui nomme les membres du conseil d’administration de la MBC.

Cadre légal

La liberté d’expression est consacrée par la Constitution et le pays a enregistré plusieurs  avancées pour la liberté de la presse, notamment la création de l'Autorité de régulation des communications du Malawi en 1998 et l’entrée en vigueur de la loi sur l’accès à l’information, en septembre 2020. Le délit de sédition a été abrogé début 2023, mais la loi sur la cybersécurité de 2016 maintient la peine de prison pour diffusion de messages "offensants". D’autres textes entravent le travail des journalistes, comme la loi sur les lieux protégés, qui rend difficile l’accès à certaines zones. En 2021, la Haute Cour du Malawi a envoyé un signal encourageant en rejetant la demande de censure de deux quotidiens effectuée par un homme d’affaires, après des révélations sur des cas de corruption le concernant.

Contexte économique

La plupart des médias fonctionnent avec des budgets très serrés, ce qui met à mal leur indépendance. Leur pérennité financière dépend souvent du soutien politique qu’ils offrent moyennant revenus. La pratique du Chimpondamthengo, du nom de la rémunération symbolique offerte aux médecins traditionnels, et qui consiste à rétribuer un journaliste en échange de la couverture d’un événement, est répandue.

Contexte socioculturel

Des groupes religieux exercent une certaine influence sur les médias. Ils utilisent des radios communautaires pour promouvoir leur foi, comme Radio Maria et Radio Islam. 

Sécurité

Les élections contestées de 2019 ont eu un impact négatif sur la liberté de la presse, avec notamment plusieurs chaînes de télévision vandalisées. Les journalistes malawites font parfois l’objet de d’arrestations arbitraires, mais également de menaces et de cyberintimidations, et plusieurs cas d’agression, notamment par des membres des partis politiques ou des forces de l’ordre, ont été recensés ces dernières années. Les journalistes d’investigation peuvent être contraints de quitter le pays.