Afrique
Angola
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Classement 2024
104/ 180
Score : 52,44
Indicateur politique
115
40.82
Indicateur économique
128
36.81
Indicateur législatif
109
55.98
Indicateur social
102
58.33
Indicateur sécuritaire
100
70.25
Classement 2023
125/ 180
Score : 48,3
Indicateur politique
137
43.57
Indicateur économique
163
31.79
Indicateur législatif
125
51.21
Indicateur social
126
54.71
Indicateur sécuritaire
104
60.20

Après 40 ans de règne du clan Dos Santos, l'arrivée au pouvoir du président João Lourenço, en septembre 2017, n’a pas été un tournant pour la liberté de la presse. La censure et le contrôle de l’information pèsent encore sur les journalistes angolais.

Paysage médiatique

Le paysage médiatique angolais est marqué par la prédominance des médias d’État. Sur environ 120 radios, une vingtaine sont des stations privées, dont deux – Rádio Ecclesia, liée à l'Église catholique, et Rádio MFM – sont considérées comme indépendantes. Il existe trois chaînes de télévision publiques et quelques chaînes privées. En 2020, les deux organes privés TV Zimbo et Palanca TV sont passés sous le contrôle du gouvernement. Sur les nombreux journaux privés qui ont émergé avec l'avènement du multipartisme en 1992, seuls quatre existent toujours en version papier.

Contexte politique

Après un semblant d’ouverture en 2017, le président Lourenço a limité ses échanges avec les médias, réduits à une conférence de presse au format très contraignant : cinq médias invités, deux questions chacun et aucune relance possible. L’accès aux informations publiques et aux sources gouvernementales est très compliqué, et la censure et l'autocensure restent très présentes. Le parti au pouvoir est surreprésenté dans les médias, notamment sur la Télévision publique d’Angola (TPA). De nombreuses demandes de licence sont en suspens au ministère des Télécommunications, accusé de faire obstacle aux initiatives de personnes ou de groupes extérieurs au gouvernement. 

Cadre légal

Une série de lois adoptées en 2016 oblige les médias audiovisuels à transmettre les déclarations officielles du président. La dépénalisation des délits de presse, réclamée par les professionnels du secteur, se fait toujours attendre. Des signaux encourageants existent toutefois avec l'acquittement, en 2018, de deux journalistes d'investigation par la justice qui a reconnu qu'ils avaient exercé leur "obligation d’informer en toute objectivité".

Contexte économique

Ces dernières années, de nombreux journaux ont fait faillite après avoir été rachetés par des personnes liées au parti au pouvoir, et d'autres n'ont pas survécu en raison de difficultés financières. Les coûts exorbitants des licences radio et télé constituent un frein au pluralisme. 

Contexte socioculturel

La société angolaise est marquée par l’influence du christianisme. Les sujets touchant à la religion, l'Église ou la sexualité sont traités avec précaution, lorsqu’ils ne sont pas passés sous silence. La place des femmes dans les rédactions est limitée. Enfin, les membres des groupes ethniques minoritaires sont peu nombreux dans les rédactions et mal représentés dans les sujets qui les concernent.

Sécurité

Il est encore fréquent que les journalistes fassent l’objet de poursuites et de condamnations parfois très lourdes lorsqu’ils mènent des enquêtes qui touchent à la gouvernance et au système judiciaire. Les professionnels des médias, notamment issus de la presse privée et indépendante, sont également victimes de menaces et d’agressions En 2022, au moins trois journalistes ont été victimes de cambriolages ou de vol de matériel. Les journalistes peuvent également être arrêtés arbitrairement, notamment lors de la couverture de manifestations.