Chine : RSF appelle à faire pression sur le régime pour qu’il rende sa complète liberté à la journaliste Zhang Zhan après quatre ans d'emprisonnement

Reporters sans frontières (RSF) appelle la communauté internationale à faire pression sur Pékin pour qu’il rende le plein exercice de ses droits à la journaliste Zhang Zhan, détenue depuis 2020 pour avoir couvert l’épidémie de Covid-19 en Chine, et dont la condamnation à quatre ans de prison arrivera à son terme le mois prochain.

Dans un mois, le 13 mai 2024, la journaliste chinoise Zhang Zhan, 40 ans, lauréate du prix RSF de la liberté de la presse, doit en principe retrouver sa liberté. La journaliste et ancienne avocate avait été arrêtée en mai 2020, alors qu’elle couvrait depuis février les débuts de l’épidémie de Covid-19 à Wuhan, au centre-est de la Chine. Elle avait publié plus de cent vidéos sur les réseaux sociaux, avant d’être arrêtée le 14 mai 2020. Sept mois plus tard, elle avait été condamnée à quatre ans de prison par un tribunal de Shanghai pour avoir prétendument “attisé des querelles et provoqué des troubles”.

Même si Zhang Zhan a purgé sa peine, des doutes existent quant à la volonté du régime de lui rendre sa complète liberté : en Chine, les journalistes détenus en raison de leur travail restent souvent sous surveillance une fois libérés et se voient généralement interdire de rendre à l’étranger.

“Zhang Zhan a courageusement risqué sa vie pour informer ses concitoyens sur l’épidémie de la Covid-19 à Wuhan. Elle n’aurait jamais dû être arrêtée et encore moins condamnée à une peine de prison. Nous appelons la communauté internationale à intensifier la pression sur le régime chinois pour qu’il lui rende sa complète liberté ainsi qu’à tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus.

Cédric Alviani
RSF Asia-Pacific Bureau Director

À plusieurs reprises, RSF a appelé à sa libération et a alerté sur les mauvais traitements dont elle est victime en prison. Lors de ses premiers mois de détention, elle a frôlé la mort après avoir mené une grève de la faim pour protester de son innocence. Les autorités l’avaient alors nourrie de force par sonde nasale et l’avaient laissée menottée des journées entières. 

Le régime chinois mène une véritable guerre contre le journalisme depuis l'arrivée au pouvoir du dirigeant Xi Jinping en 2012. La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes et les défenseurs de la presse avec au moins 119 détenus, occupe le 179e rang sur 180 au Classement mondial RSF 2023 de la liberté de la presse.

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