Pakistan : RSF et FNP appellent le nouveau Premier ministre à mettre en place les mesures promises sur la liberté de la presse

Le nouveau Premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif.

Le nouveau Premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif, a promis de s’engager pour la liberté de la presse, notamment en revenant sur un projet très décrié d’autorité de contrôle des médias. Reporters sans frontières (RSF) et son partenaire local Freedom Network Pakistan (FNP) l’appellent à honorer ses engagements sans tarder.

Le 11 avril 2022, Shehbaz Sharif, 70 ans, frère cadet de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif et ex-ministre en chef de la province du Pendjab, a été élu Premier ministre du Pakistan après la chute d’Imran Khan, renversé par une motion de censure. Moins d’un mois plus tard, suite au recul de 12 places de son pays dans le Classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), il a promis de « pleinement s’engager en faveur de la liberté de la presse ». En moins de quatre ans, le gouvernement précédent avait multiplié pressions et intimidations pour censurer les médias pakistanais. Dans ce pays qui est l’un des plus meurtriers au monde pour les journalistes, les partis politiques qui soutiennent la liberté de la presse lorsqu’ils sont sur les bancs de l'opposition sont aussi souvent les premiers à en limiter l'exercice dès qu’ils sont au pouvoir.

« Nous espérons que le nouveau gouvernement soldera l'héritage d'Imran Khan, qui était intolérant envers les critiques et a fait tout son possible pour bâillonner les médias indépendants », déclare le directeur exécutif du Freedom Network Pakistan (FNP), Iqbal Khattak.

« Les engagements exprimés par le nouveau Premier ministre en faveur de la liberté de la presse depuis sa prise de fonction sont prometteurs, confirme le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous appelons Shehbaz Sharif à mettre en place les mesures promises sans tarder et de manière transparente, et à aller plus loin en s’engageant notamment à retirer l’article 6 de la loi sur la protection des journalistes et à mettre fin à l'impunité des crimes commis contre les médias et les journalistes. »



Les mesures majeures relatives à la liberté de la presse annoncées par le gouvernement consistent à annuler un projet très décrié d’autorité de contrôle des médias, ainsi qu’à revoir, en impliquant les médias, la loi de 2016 contre les crimes électroniques, qui, jusqu’alors, a surtout servi à restreindre la liberté d’expression. La nouvelle ministre de l'Information et de la radiodiffusion, Marriyum Aurangzeb, a aussi promis une « tolérance zéro » à l’égard de la pratique du doxxing (diffusion d'informations personnelles) et de l’intimidation des journalistes en ligne.

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