Yémen : un collaborateur de l’AFP assassiné à Aden

Le photographe collaborateur de l’AFP Nabil Hasan a été assassiné par des hommes armés inconnus près de son domicile, dans la région séparatiste d’Aden. Reporters sans frontières (RSF) dénonce cet assassinat et déplore un nouveau coup dur pour les journalistes dans le pays, où quatre d’entre eux ont déjà été condamnés à mort par les Houthis et risquent d’être exécutés.

Des hommes armés inconnus ont assassiné le photographe collaborateur de l’AFP Nabil Hasan Al-Qaiti (dit Nabil Hasan), ce mardi 2 juin, alors qu’il se trouvait devant son domicile de Dar Sad, dans la région d’Aden, située dans le sud du Yémen et contrôlée par les séparatistes.


L’assassinat de Nabil Hasan est inacceptable et constitue un nouveau coup dur pour le journalisme au Yémen, déplore Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient à RSF. Les divisions dans le pays et la polarisation des médias ont atteint un stade critique, au point que les journalistes sont des cibles privilégiées, quelle que soit la zone qu’ils couvrent.


Nabil Hasan avait commencé à collaborer avec l’AFP en 2015. L’année suivante, le photographe avait remporté la deuxième place au prix Rory Peck pour un reportage sur la bataille d’Aden. Il avait survécu en janvier 2019 à une attaque des Houthis contre la base aérienne d’Al-Anad.


Dernièrement, le journaliste Asil Swaid, basé à Taiz, à été enlevé alors qu’il cherchait refuge en zone séparatiste. Il a été libéré le 30 mai au bout d’un mois de captivité, avec des traces de torture. Cet enlèvement s’ajoute à la condamnation à mort, en avril, de quatre journalistes par les rebelles houthis pour espionnage au profit de l’Arabie saoudite.


Le Yémen occupe la 167e place au Classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.

Publié le
Updated on 03.06.2020