Une quinzaine de journalistes palestiniens blessés à Jérusalem et une vingtaine de médias bombardés à Gaza

Alors que de violents affrontements continuent de secouer Jérusalem, le bilan des victimes s'aggrave, notamment parmi les journalistes palestiniens. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un usage disproportionné de la force contre les professionnels de l’information, qui ne doivent en aucun cas être traités comme des acteurs du conflit armé.

Au moins sept journalistes ont été blessés, vendredi 7 mai, par des tirs de balles en caoutchouc de soldats de l’armée israélienne qui cherchaient à disperser des manifestants sur l’esplanade des Mosquées. Les journalistes palestiniens indépendants Saleh Zighari, Atta Awisat, Baraah Abo Ramouz et Abdul Afu Zughayer, qui couvraient les heurts, ont tous les quatre été blessés par des impacts au corps. 


Le même jour, la police israélienne a agressé le journaliste indépendant palestinien Ibraheem Sinjlawi, s’y prenant à quatre reprises pour l’empêcher de filmer les affrontements entre les résidents et les forces de l’ordre dans le quartier de Sheikh Jarrah, où une décision de justice visant à évacuer des maisons palestiniennes avait déclenché le cycle de violence qui secoue actuellement la ville sainte. 


Le lendemain, les journalistes indépendants palestiniens Mahmoud Maatan et Ahmed Al-Safdi ont été interpellés pour leur couverture des affrontements de la veille.


Trois photographes de l'agence turque Anadolu ont également été touchés : le Turc Turgut Alp Boyraz et les Palestiniens Mustafa Al-Kharouf et Faiz Abu Rmeleh. Un autre photographe turc, Esat Firas, a également été visé par une grenade assourdissante le lundi 10 mai, tandis que plusieurs de ses confreres indépendants, Usaid Amarneh, Mohammad Samreen, Liwa Abu Armila, Ethar Abu Gharbia et Ahmed Jaradat ont été  la cible de bombes lacrymogenes. Le même jour, une vidéo a circulé montrant le photographe palestinien indépendant Rami Al-Khatib acculé contre un mur par deux agents des forces de l’ordre israéliennes puis roué de coups.


"Les journalistes palestiniens, qui peinent déjà à travailler dans les conditions imposées par les autorités israéliennes, se retrouvent une fois de plus en première ligne lorsque les tensions éclatent, déplore la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cet usage disproportionné de la force contre les reporters palestiniens, qui ne doivent en aucun cas être mis sur le même plan que des parties prenantes au conflit."


Après les tirs de roquettes lancés à Jérusalem par le Hamas, les forces armées israéliennes ont bombardé, dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 mai, la tour Jawhara, située à Gaza, qui abrite les bureaux de 14 médias, dont le quotidien Palestine Daily News et la chaîne de télévision panarabe Al-Araby. Ce jeudi 13 mai, c’est la tour Al Shorouk qui a été détruite, ainsi que les sept médias qui s’y trouvent, notamment le groupe radio et TV Al-Aqsa. De son côté, l'armée israélienne a assuré avoir ciblé des "entrepôts d'armes du Hamas cachés dans des bâtiments civils".


Israël occupe la 86e place au Classement mondial de la liberté de la presse 2021 établi par RSF.

Publié le
Updated on 13.05.2021