“Totale incompréhension” face au rejet du projet de nomination d'un rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l'homme

Le 23 septembre 2008, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a rejeté le projet de résolution visant à nommer un rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Turkménistan. Ce projet avait été proposé par l'Union européenne, le Canada, la Suisse et l'Uruguay. “Nous exprimons notre totale incompréhension face à l'incapacité des Nations unies à mettre en place un suivi de la situation des droits de l'homme au Turkménistan. Ce pays est pourtant l'un des plus répressifs au monde et il est indispensable de faire pression sur les autorités pour améliorer la situation des droits de l'homme et de la liberté de la presse”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 15 septembre 2008, le Conseil des droits de l'homme s'était réuni une première fois à huis clos pour aborder la question des droits de l'homme au Turkménistan. Le 23 septembre, il s'est à nouveau réuni pour se prononcer sur le projet de nomination d'un expert. Ce projet a été rejeté. Aucun membre n'a fait de commentaire. Le Conseil des droits de l'homme n'ayant pas de porte-parole, il est de coutume de considérer le vote comme une prise de position. Le Turkménistan figure au 167e rang sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Son président, Gourbangouly Berdymoukhamedov, fait partie des prédateurs de la liberté de la presse et des ennemis d'Internet. Reporters sans frontières rappelle à cette occasion sa très vive inquiétude concernant le journaliste Annakourban Amanklytchev et le défenseur des droits de l'homme Sapardourdy Khadjiev. Tous les deux sont détenus dans la prison de Turkmenbachi depuis 2006. Ils ont été condamnés à sept années d'emprisonnement pour avoir collaboré avec une journaliste française qui réalisait un reportage sur le Turkménistan. Le Conseil des doits de l'homme des Nations unies a été créé le 15 mars 2006 pour succéder à l'ex-Commission des droits de l'homme. Le Conseil est permanent et prévoit un examen périodique de ses membres. Quarante sept pays membres, élus à la majorité absolue de l'Assemblée générale des Nations unies, siègent au Conseil pour une durée de trois ans.
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Updated on 20.01.2016