RSF scandalisée par la confirmation du verdict contre l’écrivain Mukhlif Al-Shammari

Reporters sans frontières condamne la récente décision de la Cour pénale de Riadh de confirmer le verdict extrêmement lourd prononcé à l’encontre de l’écrivain et activiste de renom Mukhlif Al-Shammari le 17 juin 2013. En 2013, Mukhlif Al-Shammari avait été condamné à cinq ans de réclusion criminelle par la Cour pénale de Jeddah, spécialisée sur les questions de sécurité nationale et de terrorisme, pour avoir diffusé sur Youtube une vidéo dans laquelle deux filles témoignaient des mauvais traitements dont elles étaient victimes. Cette condamnation sanctionnait également l’ensemble de ses articles. L’écrivain s’était en outre vu interdit de publier ou de paraître dans les médias, et de quitter le territoire saoudien pendant dix ans. Le juge avait entre autres retenu comme chefs d’inculpation “atteinte à la réputation du royaume auprès des opinions publiques nationales et internationales”, “insultes au clergé”, “incitation à la division du peuple”. Le 4 mars 2014, la Cour pénale de Riadh a confirmé ce verdict dans son ensemble. Contacté par Reporters sans frontières, Mukhlif Al-Shammari a déclaré avoir fait appel de cette décision. “Les autorités saoudiennes tentent par tous les moyens de faire taire les rares personnes qui s’élèvent pour dénoncer les travers du régime. Cette condamnation est un exemple frappant de la politique de tolérance zéro qu’elles appliquent à l’égard des voix considérées comme dissidentes. Nous demandons aux autorités de revenir sur ce verdict inique et d’abandonner les poursuites judiciaires contre M. Al-Shammari,” déclare l’organisation. Mukhlif Al-Shammari a déjà fait l’objet de poursuites judiciaires par le passé. Il a notamment été arrêté le 15 juin 2010 pour ses publications sur les sites d’informations Saudiyoon et Rasid, critiquant des responsables politiques et religieux. L’Arabie Saoudite occupe la 164ème place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016