RSF regrette la mort soudaine d’un juge iranien, responsable de crimes contre l'humanité et de la torture de journalistes

Après le décès par défenestration du juge iranien Gholamreza Mansouri contre lequel Reporters sans frontières (RSF) avait porté plainte, l’organisation déplore que les justices roumaines et allemandes n’aient pas procédé à son arrestation immédiate qui aurait pu éviter sa mort.

L’ancien juge iranien, Gholamreza Mansouri, responsable de la détention arbitraire, de la persécution et de la torture d'au moins 20 journalistes en 2013 en Iran est mort, défenestré en début d’après-midi, ce vendredi 19 juin à Bucarest. Alors qu'il était poursuivi en Iran pour corruption, et qu’il se trouvait en Allemagne, RSF avait déposé plainte contre lui le 11 juin dernier et demandé son arrestation immédiate. RSF avait de nouveau déposé plainte contre lui en Roumanie le 13 juin 2020, dès que l’organisation a appris qu’il s’y trouvait.


Cette mort soudaine prive les victimes d’un procès, regrette le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Il est consternant que les autorités allemandes et roumaines n’aient pas procédé immédiatement à son arrestation à la suite de la plainte de RSF pour crimes contre l’humanité, et conformément à leurs obligations internationales. Le pire aurait dû être évité et justice aurait pu être rendue.”


La disparition de Gholamreza Mansouri démontre une nouvelle fois l'impérieuse nécessité que les parquets saisis de telles plaintes agissent avec la plus grande célérité. RSF demande qu’une enquête judiciaire pour déterminer les circonstances de cette mort soit maintenant diligentée au plus vite et dans la plus grande transparence.


En 2011, Gholamreza Mansour est devenu procureur au sein du parquet de la Culture et des Médias, bras armé de la répression contre les journalistes. RSF le tenait pour responsable de la détention arbitraire, de la persécution et des  tortures d'au moins 20 journalistes iranien en 2013, lors de la vague d’arrestation qu’il avait ordonnée en entre janvier et mars 2013.


L’une de ses victimes, le journaliste Mehdi Mahdavi Azad, qui vit aujourd’hui en exil a témoigné ces derniers jours dans les médias des tortures qu’il avait subies après son arrestation sur ordre du juge Mansouri.


L’Iran qui a perdu trois places dans le dernier Classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF se situe désormais à la 173e place sur 180 pays.

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Updated on 19.06.2020