RSF réclame la libération du journaliste Roland Carreño incarcéré arbitrairement depuis 1 an au Venezuela

Reporters sans frontières (RSF) demande la libération immédiate du journaliste Roland Carreño, emprisonné illégalement depuis un an à Caracas pour des charges aberrantes et inventées de toute pièce.

Ce mardi 26 octobre 2021 marque le triste premier anniversaire de la détention de Roland Carreño, ancien journaliste du quotidien El Nacional et collaborateur des chaînes de télévision Venevisión, Globovisión et Televén, arrêté puis placé en détention le 26 octobre 2020 à proximité de son domicile, à Caracas, capitale du pays.


Roland Carreño est faussement accusé de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme, d’association de malfaiteur et de trafic illégal d’armes de guerre. Lors de l’audience préliminaire, qui s’est tenue le 9 juillet 2021, soit plus de huit mois après son arrestation (en dehors des délais prévus par l’Article.309 du Code Pénal vénézuélien), le juge en charge du dossier Mascimino Márquez a validé les accusations portées par le procureur général et rejeté les appels de la défense, confirmant ainsi sa détention pour une durée indéterminée. 


Selon Joël García, l’avocat du journaliste, les procédures pénales et judiciaires à l’encontre de Roland Carreño souffrent de multiples irrégularités : pas de témoin le jour de son arrestation, un procès-verbal et une procédure d’arrestation violant les règles du code pénal... Roland Carreño aurait par ailleurs été mis en possession d’une arme de guerre et d’argent liquide le jour de son arrestation, toujours selon son avocat.


Quelques jours après son arrestation, les médias d’État vénézuéliens et notamment la chaîne VTV Canal 8 diffusaient une vidéo de Roland Carreño reconnaissant sa culpabilité. Selon la défense du journaliste, il s’agit de toute évidence d’aveux forcés, réalisés sous la contrainte et les menaces. 


“ Les charges aberrantes retenues contre Roland Carreño ainsi que les innombrables irrégularités observées dans la procédure judiciaire ayant suivi son arrestation sont inacceptables et scandaleuses'', déplore le directeur du bureau Amérique latine de RSF, Emmanuel Colombié. “Le gouvernement de Nicolas Maduro mobilise une fois encore son appareil judiciaire pour réduire au silence les voix critiques et dissidentes dans le pays. RSF réclame l’abandon définitif des charges retenues contre le journaliste ainsi que sa remise en liberté immédiate”  


Journaliste engagé et très critique du gouvernement de Nicolas Maduro, Roland Carreño était également engagé en politique pour le parti d'opposition Voluntad Popular, dont il était coordinateur national. Les autorités vénézuéliennes ont également justifié sa détention par sa proximité avec Leopoldo López, le responsable du parti actuellement en exil en Espagne. Le lendemain de son arrestation, le procureur général Tarek William Saab déclarait que Roland Carreño avait été pris en flagrant délit de préparation d’actes conspirationnistes.


Contacté par RSF, l’un des fils du journaliste, Franklin Carreño a dénoncé des conditions d’incarcération indécentes et affirmé que son père avait eu de nombreux problèmes de santé et  contracté le Covid 19 en prison. Il est actuellement incarcéré à la prison Hélicoïde, le siège du Service bolivarien de renseignement (SEBIN) à Caracas.


Le Vénézuela est 148 sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.

Publié le
Mise à jour le 27.10.2021