RSF dénonce la condamnation du blogueur Alaa Abdel Fattah à cinq ans de prison

La cour d’assises du Caire a condamné le célèbre blogueur et opposant Alaa Abdel-Fattah à cinq ans de prison. RSF dénonce cette condamnation et demande la libération de tous les acteurs de l’information emprisonnés. Figure de la révolte populaire de 2011 qui aboutit à la chute du président Hosni Moubarak, le blogueur Alaa Abdel Fattah était accusé d'avoir agressé un policier et d’avoir organisé une manifestation illégale. Condamné d’abord à 15 ans de prison en juin, un nouveau procès lui avait été accordé car le verdict avait été prononcé par contumace. “Reporters sans frontières dénonce cette condamnation disproportionnée qui ne fait que souligner le caractère de plus en plus autoritaire du régime du président Sissi, déclare Virginie Dangles, adjointe à la direction des programmes de l’organisation. Les journalistes et blogueurs égyptiens paient régulièrement depuis 2013 les frais de la politique répressive du nouveau régime au nom de la lutte contre le terrorisme. Nous demandons la libération de tous les journalistes et blogueurs détenus en Egypte”. Vingt-et-un co-accusés du jeune blogueur ont été condamnés à des peines allant de trois à cinq ans de prison, deux autres par contumace à quinze ans de prison. Tous doivent payer une amende de 100 000 livres égyptiennes (environ 11 570 euros). A l'annonce du verdict, plusieurs de leurs proches ont scandé "A bas le régime militaire". Depuis la destitution de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les autorités mènent une répression implacable contre tout type d'opposition. Rien qu’en 2014, au moins 30 journalistes ont été arbitrairement interpellés, accusés d’avoir participé ou organisé des manifestations ou de soutenir une organisation terroriste. L’Egypte se situe à la 158e place du Classement mondial 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (Logo Photo: AFP)
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Updated on 28.03.2017