RSF appelle Hong Kong à revenir sur le rejet du visa d’un journaliste du Financial Times

Reporters sans frontières (RSF) appelle Hong Kong à revenir sur son refus de renouveler le visa d’un journaliste britannique qui avait modéré un débat public controversé.

Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités hongkongaises à revenir sur leur refus de renouveler le visa de Victor Mallet, rédacteur en chef pour l’Asie du Financial Times et vice-président du Club des correspondants étrangers (FCCHK). Une pétition en anglais et en chinois, cosignée notamment par RSF, le FCCHK et l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA), a déjà recueilli plus de 21 000 signatures. Le rejet du visa d’un journaliste est une mesure rarissime dans l’ancienne colonie britannique devenue région administrative spéciale, où la liberté de la presse est généralement respectée.


Cette décision, annoncée vendredi et dont les autorités hongkongaises n’ont pas donné la raison, apparaît comme une mesure de rétorsion suite à la participation du journaliste comme modérateur à un déjeuner-débat du FCCHK avec un militant indépendantiste hongkongais le 14 août dernier. En dépit des menaces de Pékin et de l’exécutif local, le club avait maintenu l’événement. Le même jour, le FCCHK avait été victime d’une fausse alerte incendie et d’une cyberattaque qui avait laissé son site internet indisponible pendant plusieurs heures.


« L’expulsion de fait de Victor Mallet, si elle était confirmée, marquerait un nouveau recul de la liberté de la presse à Hong Kong après des années de déclin”, s’inquiète Cédric Alviani, directeur du bureau RSF Asie de l’Est, qui voit dans la mesure administrative « la preuve que le régime de Pékin a entrepris d’étendre à Hong Kong la politique d'intimidation des journalistes étrangers qu’il applique déjà sur son territoire. »


Dans un rapport publié en début d’année, l'Association des journalistes de Hong Kong (HKJA) dénonçait une nouvelle chute de la liberté de la presse dans l'ancienne colonie britannique. Hong Kong, classée 18ème lors de la création du classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2002, se retrouve cette année au 70ème rang sur 180 pays et territoires évalués.

Publié le
Updated on 09.10.2018