Prédateur

Mohamed ben SALMANE



Prince héritier depuis le 21 juin 2017 

 Prédateur depuis 2017 



Arabie saoudite, 170e/180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2021




    MODE DE PRÉDATION : barbarie sans limite



    Depuis que son père, vieillissant, l’a nommé successeur, le prince Mohamed Ben Salmane (MBS) concentre tous les pouvoirs entre ses mains et se trouve de facto à la tête d’une monarchie qui ne tolère aucun média libre. Le royaume est l’une des plus grandes prisons au monde pour les journalistes, et les procédures judiciaires sont d’une opacité totale. Pour beaucoup d’entre eux, aucun élément ne permet de savoir ce qui leur est reproché. Quant à ceux dont les motifs sont connus, les charges officielles vont d’“atteinte à la réputation du royaume” à “insulte à la monarchie”, en passant par “collaboration avec des entités étrangères". Tout est bon pour traquer les journalistes : espionnage, menaces, enlèvement, torture, abus sexuels, isolement carcéral, négligence médicale et privation de contacts avec les proches. L’assassinat terrible de l’éditorialiste du Washington Post Jamal Khashoggi, découpé en morceaux au sein du consulat saoudien à Istanbul,  a porté un coup fatal à toute velléité de critique et montré toute la brutalité de la répression contre les journalistes indépendants, même au-delà des frontières du royaume.


    CIBLES DE PRÉDILECTION : les journalistes réformistes



    Parmi les 30 journalistes emprisonnés en Arabie saoudite, on compte des figures médiatiques très suivies sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, et donc potentiellement très influentes. D’autres sont des présentateurs qui ont eu le tort d’encourager indirectement les réformes en abordant dans leurs émissions des thématiques sensibles et en appelant à une ouverture du débat. Des blogueuses spécialistes des droits des femmes, qui ont dénoncé la tutelle masculine ou qui se sont montrées solidaires de leurs consoeurs emprisonnées avant elles, ont également été jetées derrière les barreaux. Enfin, le cas du blogueur Raif Badawi, emprisonné depuis le 17 juin 2009, pour “insulte a l’islam”, incarne à lui seul l’ampleur du conservatisme qui demeure dans le pays.


    DISCOURS OFFICIEL : responsable mais pas coupable

    « Quand un crime est commis contre un citoyen saoudien par des officiels travaillant pour le gouvernement saoudien, je dois en prendre la responsabilité en tant que dirigeant. C'était une erreur et je dois prendre toutes les mesures pour éviter une telle chose à l'avenir. » (MBS, interrogé sur l’assassinat de Jamal Khashoggi par CBS, le 30 septembre 2019).
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