Afrique
Congo-Brazzaville
-
Classement 2023
81/ 180
Score : 60,42
Indicateur politique
76
57.58
Indicateur économique
97
45.71
Indicateur législatif
90
62.15
Indicateur social
108
58.52
Indicateur sécuritaire
77
78.17
Classement 2022
93/ 180
Score : 58,64
Indicateur politique
83
58.06
Indicateur économique
61
48.57
Indicateur législatif
95
64.21
Indicateur social
112
62.60
Indicateur sécuritaire
108
59.76

L’influence du pouvoir se ressent fortement sur le secteur médiatique, pluraliste en apparence, mais où l’autocensure demeure la règle. Les détentions arbitraires de journalistes sont rares, mais peuvent s’avérer très longues.

Paysage médiatique

Composé d’une vingtaine de télévisions privées, d’une vingtaine de journaux et d’une quarantaine de radios, le paysage médiatique au Congo est foisonnant. Digital Radio Télévision (DRTV), première chaîne de télévision privée, et Vox TV sont les chaînes les plus populaires. La radio privée Radio Mucodec est également très écoutée. Le journal Les Dépêches de Brazzaville est le seul quotidien, et l'hebdomadaire La Semaine africaine, fondé en 1952, le plus ancien. Derrière ce paysage médiatique riche et pluraliste en apparence, l’indépendance de l’information est fortement compromise par la proximité ou l’appartenance de nombreux médias, notamment des chaînes de télévision, à des proches du pouvoir.  

Contexte politique

Dans ce régime autoritaire dirigé depuis 1997 par Denis Sassou-Nguesso, les pressions, menaces, sanctions et l’autocensure sont de mise dès qu’il s’agit du président ou de ses fidèles. Le pouvoir a une influence importante sur la nomination et le licenciement des responsables des médias publics. Le président du Conseil supérieur de liberté de communication, l’organe de régulation, est nommé par le président du Congo.

Cadre légal

La loi sur la liberté de l’information et de la communication, celle relative au pluralisme dans l’audiovisuel public et la loi qui encadre le Conseil supérieur de la liberté de communication sont trois instruments juridiques censés assurer le libre exercice du journalisme. Mais ce cadre a priori favorable peine à être appliqué et les emprisonnements arbitraires de journalistes subsistent. En décembre 2022, le Conseil supérieur de la liberté de communication a décidé, sans recevoir les responsables et sans préciser les contenus en cause, de suspendre pendant une semaine la chaîne Vox TV. Quelques jours plus tard, le directeur de cette chaîne annonçait son départ.

Contexte économique

La fermeture pour raisons économiques de plusieurs médias ces dernières années, dont les trois chaînes de télévision Top TV, MNTV, CB+ à Brazzaville et DVS+ à Pointe Noire, illustre la précarité du secteur des médias. Seuls les médias d’État bénéficient de l’aide publique, et le marché publicitaire, très réduit, contribue à fragiliser les médias privés. 

Sécurité

Intimidations sur les réseaux sociaux, menaces téléphoniques, arrestations et emprisonnements arbitraires, voire expulsion ou exil contraint, les journalistes sont confrontés à une réelle insécurité au quotidien, surtout lorsqu’ils critiquent le gouvernement ou invitent l’opposition à s’exprimer. En 2021, le directeur de publication Raymond Malonga a été condamné à six mois de prison ferme dans une affaire de diffamation impliquant la femme du patron des services de sécurités congolais - une affaire qui rappelle la détention arbitraire d’un autre directeur de publication pendant 18 mois, deux ans auparavant. Les actes de violence commis contre eux restent impunis.