Afrique
Afrique du Sud
-
Classement 2023
25/ 180
Score : 78,6
Indicateur politique
26
77.26
Indicateur économique
29
64.10
Indicateur législatif
15
83.02
Indicateur social
28
84.70
Indicateur sécuritaire
48
83.90
Classement 2022
35/ 180
Score : 75,56
Indicateur politique
29
75.96
Indicateur économique
33
62.59
Indicateur législatif
17
84.36
Indicateur social
37
82.50
Indicateur sécuritaire
74
72.39

La liberté de la presse est garantie en Afrique du Sud, et la culture du journalisme d'investigation y est très répandue. Ces dernières années, les attaques verbales contre les journalistes provenant de responsables ou militants politiques ont été fréquentes. 

Paysage médiatique

Le paysage médiatique sud-africain est pluriel, solide et dynamique. Les médias n’hésitent pas à révéler des scandales impliquant des personnalités puissantes. Avec le passage d’une grande partie des sites à un modèle payant, comme le très populaire News 24, l’accès aux articles de la presse en ligne s’avère de plus en plus compliqué pour une partie de la population qui n’a pas les moyens de payer. The Sunday Times demeure le journal le plus vendu. Le journal indépendant Daily Maverick est également très apprécié et reste accessible gratuitement. 

Contexte politique

En raison des tensions politiques, les médias peuvent être la cible de campagnes de désinformation ou de diffamation, notamment sur les réseaux sociaux. Si l’ANC (African National Congress), le parti au pouvoir, a recours à ce type de méthodes, l’EFF, (Economic Freedom Fighters) l’un des partis de l’opposition, est de loin le plus virulent. Ses leaders et supporters n'hésitent pas à inciter à la violence ou à accuser de racisme certains journalistes. 

Cadre légal

La Constitution de 1996 protège la liberté de la presse, mais des textes datant de l’apartheid et des lois antiterroristes sont utilisés pour limiter les reportages sur les institutions réputées relever de "l’intérêt national". Avec la Covid-19, un nouveau texte prévoit des peines allant jusqu’à six mois de prison pour la diffusion de fausses nouvelles concernant l’épidémie. En 2021, la Cour constitutionnelle a ordonné l’amendement de la loi sur les interceptions de communication afin de rendre effective la confidentialité des conversations téléphoniques des journalistes et le besoin de mieux protéger le secret des sources.

Contexte économique

Les coûts d'exploitation, très élevés, sont un frein au développement des petits médias indépendants, et nombre d’entre eux ont été décimés par la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le pire ralentissement économique depuis des décennies. Le gouvernement dispose d'un pouvoir considérable pour favoriser certains médias à travers les dépenses publicitaires, ce dont est fréquemment accusée la présidence Ramaphosa.

Contexte socioculturel

Le public apprécie le travail accompli par les médias, peut-être en reconnaissance du rôle important joué par les journalistes dans les reportages sur les abus du régime de l’apartheid, mais aussi du niveau élevé d'intérêt pour la politique, la criminalité, la justice et les affaires sociales. Certains sujets restent difficiles à traiter, et les journalistes sont régulièrement empêchés de travailler lorsqu’ils couvrent des manifestations.

Sécurité

Les arrestations de journalistes sont très rares en Afrique du Sud, mais les forces de l’ordre peinent parfois à les protéger lorsqu’ils sont confrontés à des contextes violents. La sécurité des journalistes qui dénoncent la corruption endémique est menacée par les hommes politiques impliqués, leurs associés et leurs sympathisants. L'ancien président Jacob Zuma et sa famille ont intensifié leurs menaces contre un éminent journaliste de News24 qui a souvent couvert les faits de corruption. Autre tendance inquiétante : les violences contre des journalistes par des policiers, tout comme la surveillance des journalistes d’investigation espionnés par l’agence de sécurité d’État.