Le juge d'instruction ordonne la libération du journaliste français Jean-Paul Ney, le parquet fait appel

Dans une conversation téléphonique avec Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, le photographe indépendant français Jean-Paul Ney, incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), a annoncé que sa libération avait été ordonnée, le 20 mars, par le juge en charge du dossier. "Je n'ai rien à me reprocher et il est temps que je sorte d'ici", a-t-il ajouté.

Le 24 mars 2009, Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, s'est entretenu par téléphone avec le photographe indépendant français Jean-Paul Ney, incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) depuis quinze mois. D'après le journaliste, détenu dans le cadre d'une instruction sur un "complot" présumé visant à saboter le processus de paix, sa libération a été ordonnée, le 20 mars, par le juge en charge de l'affaire. "En dépit des zones d'ombres qui entourent l'affaire 'Noël à Abidjan' que couvrait Jean-Paul Ney au moment de son arrestation, nous estimons que la détention de ce journaliste est injustifiée et doit rapidement cesser. Nous sommes inquiets pour sa santé. De si longs mois d'emprisonnement à la Maca peuvent laisser de graves séquelles", a déclaré Jean-François Julliard. Le 20 mars, Jean-Paul Ney a reçu dans sa cellule la visite du greffier. "Celui-ci m'a annoncé que le juge avait ordonné ma remise en liberté. Mais c'est le parquet qui fait obstruction en faisant appel. Mon dossier va donc être jugé en cour d'appel. Cela peut durer quelques mois, a-t-il confié à Reporters sans frontières. Je n'ai rien à me reprocher et il est temps que je sorte d'ici", a poursuivi Jean-Paul Ney. Le photographe français a précisé que ses dernières auditions avec le juge d'instruction Gnakadé Joachim remontaient au mois d'avril 2008. Jean-Paul Ney a été arrêté à proximité du siège de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) à Abidjan, le 27 décembre 2007. Il est détenu dans le cadre d'une enquête ouverte à la suite d'un "complot" déjoué, dénoncé le 28 décembre à Bouaké (Centre) par les Forces nouvelles (FN), l'ex-rébellion qui participe désormais au gouvernement et partage le pouvoir avec le président Laurent Gbagbo. Ce "complot" avait été ourdi par l'ancien putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", en exil au Bénin.
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Mise à jour le 20.01.2016