Le quotidien Azamn autorisé à reparaître, deux de ses journalistes condamnés

Verdict du procès d’Azamn. Une cour d’appel de Mascate autorise le principal journal d’opposition omanais à reparaître mais confirme les peines de prison pour deux journalistes, tout en les réduisant.

Le rédacteur en chef d’Azamn, Ibrahim al-Maamari, et son adjoint, Youssef al-Haj, accusés "d'atteintes au prestige de l'Etat et de mauvaise utilisation d'internet" et qui avaient été condamnés en première instance à trois ans de prison ferme ont vu leurs peines réduites en appel respectivement à six mois et un an de prison. Un troisième journaliste, Zaher al-Abri, condamné en première instance à un an de prison a pour sa part été acquitté, la cour ayant prononcé un non lieu.


La fermeture du quotidien indépendant, décidée le 10 août par une décision des autorités qui avait été ensuite confirmée par la justice, a par ailleurs été levée par la cour d'appel qui a rendu son jugement ce lundi 26 décembre.


Si Reporters sans frontières salue la réouverture prochaine du quotidien Azamn, l’organisation ne peut se réjouir de voir les peines des deux journalistes simplement réduites. RSF rappelle que les journalistes Ibrahim al-Maamari et Youssef al-Haj n’ont commis aucun crime et que leur place n’est pas en prison.


L’avocat des deux journalistes Yaqoub Al-Harithy a fait appel de la décision auprès de la cour suprême. Reporters sans frontières s’associe à la demande de remise en liberté des deux journalistes en attendant l’ouverture de leur procès en appel, ce qui pourrait prendre jusqu'à un an. L’association de défense des droits de l’homme Gulf Center for Human Rights confirme qu’Ibrahim al-Maamari et Youssef al-Haj ont été conduits à la prison centrale du sultanat dès l’annonce du verdict de la cour, dans l’après-midi du 26 décembre.


La reprise du quotidien doit aussi devenir effective. Khaled Ibrahim, co-directeur du Gulf Center for Human Rights rappelle que le ministère de l’Information peut encore bloquer la réouverture du quotidien. RSF s’inquiète pour sa part sur la façon dont le quotidien pourra fonctionner sans son rédacteur en chef et son rédacteur en chef adjoint.


Le quotidien avait été fermé après une publication faisant état de corruption au sein du gouvernement et de pression sur des juges pour accorder des privilèges à des personnalités influentes. Trois journalistes du quotidien avaient été arrêtés, en juillet et août dernier, puis condamnés en première instance à de la prison ferme le 26 septembre 2016.


Le sultanat d’Oman figure à la 125e place (sur 180) du Classement mondial de la liberté de la presse publié en 2016 par RSF.



Publié le
Updated on 29.12.2016