Le domicile d’un journaliste attaqué à la bombe lacrymogène au Cachemire

Une bombe lacrymogène a été lancée contre la résidence d’un journaliste cachemiri ce week-end, à Srinagar, dans l’Etat du Jammu-et-Cachemire. Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement cette attaque et appelle les autorités à assurer la protection des journalistes de la région.

C’est déjà la deuxième fois, en l’espace de quelques semaines, que le journaliste et fondateur du site Kashmir Walla, Fahad Shah, est la cible d’attaques. Dans la nuit du dimanche 8 juillet, une bombe lacrymogène a été lancée dans le salon de son domicile, provoquant un incendie rapidement maîtrisé. Des témoins pointent du doigt les forces armées ou sécuritaires de l’Etat du Jammu-et-Cachemire. Un mois plus tôt, sa voiture a été vandalisée par un groupe paramilitaire.


Deux attaques simultanées qui, selon le journaliste, ne sont pas dues au hasard : “Travailler comme journaliste n’a jamais été facile au Cachemire, mais cela devient plus difficile de jour en jour. Nous devons désormais faire face à différentes formes de pressions et de menaces, et plus seulement sur les réseaux sociaux.”  Fahad Shah, en juin 2017, avait déjà été arrêté et interrogé plusieurs heures par la police locale pour ses articles. Le rédacteur en chef du Kashmir Walla, y dénonce régulièrement la censure imposée par les autorités aux voix dissidentes et documente les conséquences et les victimes du conflit armé.


“RSF condamne fermement cette nouvelle attaque dont est victime le journaliste Fahad Shah, déclare le bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous appelons les autorités locales à ouvrir une enquête indépendante pour retrouver les coupables. Tout doit être mis en oeuvre pour  assurer la sécurité des journalistes et mettre un terme aux tentatives d’intimidations à leur encontre.”


Le 14 juin dernier, le célèbre journaliste Shujaat Bukhari a été assassiné par balles, selon les autorités, par des militants indépendantistes. Cette recrudescence de violences contre les journalistes ne se constate pas seulement dans la vallée du Cachemire, mais dans tout l’Inde : après la mort de quatre journalistes depuis le mois de janvier 2018,  RSF a déclenché sa première procédure d’alerte sur la situation de la liberté de la presse en Inde.


En chute de deux places dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018, l’Inde se situe désormais en 138e position sur 180 pays.

Publié le
Updated on 23.08.2019