La Chine expulse un correspondant du New York Times qui s’était illustré dans sa couverture du coronavirus

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’expulsion début mai d’un correspondant du New York Times qui avait couvert la crise du coronavirus en Chine et appelle Pékin à cesser d’instrumentaliser les visas pour faire pression sur les journalistes.

Chris Buckley, un correspondant du New York Times à Pékin qui avait passé 76 jours à Wuhan au plus fort de l’épidémie de coronavirus, a été contraint de quitter la Chine le 8 mai après le refus des autorités de renouveler son visa. Le journaliste, de nationalité australienne et basé en Chine depuis 24 ans, était ces derniers mois la cible d’attaques personnelles de la part des médias d'État pour ses reportages à Wuhan, qui portaient sur la censure et sur l’expression de la colère populaire après la mort du lanceur d’alerte le Dr. Li Wenliang.


Le début de cette année a été marquée par l'expulsion, par le régime de Pékin, de 16 journalistes travaillant pour des médias américains en « représailles » contre les mesures prise par l'administration américaine visant à limiter l'influence des agences de propagande chinoises.


« En réduisant l’accès de la communauté internationale aux informations relatives à la crise du coronavirus en Chine, ces expulsions de correspondants étrangers ne peuvent avoir qu’un impact négatif sur l'effort mondial de lutte contre la pandémie, insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle les autorités chinoises à « rétablir immédiatement le visa de Chris Buckley ainsi que ceux des autres correspondants étrangers récemment expulsés et cesser d’instrumentaliser les visas pour faire pression sur les journalistes»


En 2012, Chris Buckley avait été forcé de quitter la Chine après que les autorités aient rejeté sa demande de renouvellement de visa et avait été contraint d'attendre trois ans avant de pouvoir revenir. En 2019, son travail d’enquête a joué un rôle essentiel dans les révélations sur les détentions massives de Ouïghours dans la région du Xinjiang.


La Chine pratique en permanence l’intimidation, le harcèlement et la surveillance contre les correspondants étrangers et leurs sources et, depuis le début de la crise du coronavirus, a lancé une véritable campagne internationale de dénigrement des médias traitant de sujets liés à la pandémie de coronavirus et à la Chine.


La Chine stagne au 177e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Publié le
Updated on 20.05.2020