Hong Kong : RSF appelle à la libération de la défenseuse de la liberté de la presse Claudia Mo

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate de la défenseuse de la liberté de la presse hongkongaise Claudia Mo, ancienne députée et ancienne journaliste, détenue depuis déjà quatre mois et qui risque la réclusion à perpétuité en vertu de la loi sur la sécurité nationale.

Claudia Mo, 64 ans, ancienne membre du Conseil législatif de Hong Kong, ancienne journaliste et avocate très ardente du maintien de la liberté de la presse sur le territoire, risque la réclusion à perpétuité pour « complot en vue de commettre la subversion » en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par le régime de Pékin en juin 2020. Sa prochaine audience doit avoir lieu le 8 juillet 2021.


Claudia Mo est détenue depuis le 28 février 2021 aux côtés de 46 autres personnalités du mouvement pro-démocratie. En avril, elle s'est vu refuser une seconde demande de libération sous caution, en partie en raison de sa participation à des « entretiens avec des médias étrangers » dans le passé.


« En accusant Claudia Mo de subversion, un crime passible de la prison à vie, le régime chinois démontre clairement sa détermination à faire taire une ardente défenseuse de la liberté de la presse à Hong Kong, » déclare le directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle le gouvernement de Hong Kong à « libérer immédiatement Claudia Mo et à abandonner toutes les charges retenues contre elle. »


Claudia Mo, députée de 2012 à 2020, a travaillé comme correspondante pour l'Agence France-Presse (AFP) de 1986 à 1991, puis comme animatrice pour Radio Television Hong Kong (RTHK) et chroniqueuse pour les journaux Apple Daily et Ming Pao jusqu'en 2005. En 2019, elle avait coopéré avec RSF pour organiser la conférence de presse du Classement mondial de la liberté de la presse dans les locaux du Conseil législatif.


Depuis l’entrée en vigueur le 30 juin 2020 de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, pas moins de dix journalistes et défenseurs de la liberté de la presse hongkongais ont été arrêtés en vertu de ce texte et risquent la prison à vie. En plus de Claudia Mo, quatre autres d’entre eux restent sous les verrous : Jimmy Lai, le fondateur du quotidien Apple Daily et lauréat 2020 du prix RSF de la liberté de la presse, Ryan Law et Cheung Kim-hung, respectivement rédacteur en chef et directeur général du média, ainsi que Gwyneth Ho, militante et ancienne journaliste chez Stand News.


Hong Kong, autrefois bastion de la liberté de la presse, est passée de la 18e place en 2002 à la 80e place dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2021 de RSF. La République populaire de Chine, stagne pour sa part au 177e rang sur 180.

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Mise à jour le 01.07.2021