Héros

Queirós Anastácio Chiluvia

Exercice illégal de la presse, voilà l’un des chefs d’accusation retenu, le 7 février dernier, contre Queirós Anastácio Chiluvia, directeur adjoint et journaliste à la radio Despertar. Tout commence alors que le journaliste passe devant le commissariat d’un quartier périphérique de Luanda. Il entend des appels à l’aide venant des cellules du commissariat. Ayant tenté, en vain, d’obtenir plus d’information auprès des forces de l’ordre, il enregistre les appels au secours des prisonniers et les diffuse en direct sur les ondes de la station de radio. Ceux-ci demandaient une aide médicale pour l’un des leurs, malade de la tuberculose, en train de mourir dans cette cellule surpeuplée. Immédiatement arrêté et détenu pendant quatre jours sans inculpation ni jugement, Queirós Anastácio Chiluvia estprésenté à un juge le 7 février et condamné à six mois de prison avec sursis pour “diffamation”, “calomnie”, “outrage aux forces de l’ordre” et “exercice illégal de la presse”. Voilà ce qu’il en coûte en Angola à un journaliste mettant à profit les médias pour sauver une vie. Queirós Anastácio Chiluvia continue pourtant d’intervenir sur les ondes de la radio d’opposition Despertar. Un rôle essentiel de contre-pouvoir dans un pays où la parole peut-être facilement confisquée.

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