Ghana : un journaliste d’investigation abattu en pleine rue

Reporters sans frontières (RSF) demande l’ouverture d’une enquête immédiate et approfondie pour identifier et punir les auteurs de l’assassinat d’un journaliste d’investigation tué par balles dans la capitale ghanéenne.

Le journaliste Ahmed Hussein-Suale a été abattu, mercredi 16 janvier, dans son véhicule par des individus inconnus circulant en moto alors qu’il roulait dans le quartier de Madina à Accra, la capitale ghanéenne.


Le reporter travaillait à Tiger Eye, le groupe d’enquêteurs indépendants du célèbre journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas. Il avait notamment participé à la grande enquête sur la corruption dans le football ghanéen diffusée en juin dernier et en marge de laquelle plusieurs journalistes de Tiger Eye avaient été menacés dans une indifférence générale dénoncée par RSF. Le député Kennedy Ohene Agyapong avait alors affirmé qu’Anas Aremeyaw Anas “méritait d’être pendu”. Il s’en était aussi pris au journaliste assassiné mercredi soir, en déclarant sur NET 2 TV, une chaîne dirigée par sa femme : “vous savez tous que cet Ahmed vit à Madina. Quand vous le voyez, frappez-le.” La photo du journaliste était au même moment diffusée à la télévision.  


“Les autorités ghanéennes doivent immédiatement  mener une enquête approfondie sur l’assassinat de ce journaliste, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. L’incitation à la haine et les menaces de mort proférées par un député de la majorité à l’encontre de ce journaliste et de certains de ses confrères n’ont été suivies d’aucune sanction. Cette situation est indigne d’un Etat qui figure en tête des pays d’Afrique subsaharienne en matière de liberté de la presse.”


Le Ghana occupe la 23e place dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.

Publié le
Updated on 17.01.2019