Expulsion du directeur de bureau de l’AFP en Algérie, un signe très inquiétant

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’expulsion du directeur de bureau de l’Agence France Presse (AFP) à Alger et s’interroge sur les raisons de cette mesure.

Le directeur de l'Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, a été expulsé ce mardi 9 avril, les autorités algériennes, ayant refusé de renouveler son visa de travail. La demande de renouvellement de sa carte de presse pour 2019, indispensable pour l'obtention d'un permis de résidence, est restée sans réponse officielle de la part des autorités. Le chef du bureau de l’AFP en poste depuis juin 2017 a donc dû quitter le pays à l’expiration de son titre de séjour.


L’expulsion du directeur du bureau de l’AFP à Alger est plus qu’un signe négatif que les autorités algériennes adressent aux journalistes qui souhaitent couvrir les manifestations politiques dans le pays, a déclaré Christophe Deloire, Secrétaire général de RSF, c’est l’indice d’une volonté de dissimulation. Pourquoi violer la liberté de la presse dans une telle période politique ?


L’AFP précise dans un communiqué que “Les autorités algériennes n'ont jamais notifié officiellement la direction de l'Agence de leur décision et de ses raisons. Elles ont simplement fait état oralement, lors de la visite à Alger en mars d'un responsable de l'Agence, de divers griefs, portant notamment sur la couverture de l'actualité algérienne et de l'état de santé de M. Bouteflika par le chef du bureau de l'AFP, sans toutefois apporter la moindre preuve d'une faute de sa part. En outre, M. Vincenot n'a jamais eu la possibilité de répondre".


Depuis le début des manifestations le 22 février 2019 en Algérie, RSF a recensé plusieurs expulsions de correspondants étrangers. Ces derniers préfèrent se taire pour l’instant de peur d'être interdits définitivement de retourner travailler en Algérie.


L’Algérie est 136e au Classement mondial de la liberté de la presse 2018.   

Publié le
Mise à jour le 10.04.2019