
COLLATERAL FREEDOM
Reporters sans frontières débloque 34 sites censurés dans 18 pays.
Comment RSF déjoue la censure ?
L'opération #CollateralFreedom permet de contourner la censure de l’Internet grâce à un dispositif fondé sur la technique du "miroir", consistant à dupliquer les sites censurés et à en héberger des copies sur des serveurs internationaux appartenant à des "géants" du web. Si un pays tente de censurer ces sites, il doit aussi couper l’accès à l’ensemble des sites et services hébergés par ce serveur géant, ce qui provoquerait un important dommage collatéral pour son économie.
Les sites débloqués par RSF
Gros plan sur la censure
- Arabie saoudite
- Azerbaïdjan
- Bahreïn
- Birmanie
- Burundi
- Bélarus
- Cambodge
- Chine
- Djibouti
- Egypte
- Emirats Arabes Unis
- Iran
- Pakistan
- Philippines
- Tadjikistan
- Thaïlande
- Turkménistan
- Vietnam
Egypte
Internet était le seul espace de liberté pour les médias en Egypte jusqu’à l’adoption en 2015 d’une loi antiterroriste, couplée à une loi sur la cybercriminalité adoptée en 2018. L’exécutif peut poursuivre et emprisonner les journalistes pour “diffusion de fausses informations” et “appartenance à un groupe terroriste”, mais aussi fermer des sites qui partagent de l’information indépendante en ligne.
Depuis 2017, plus de 500 sites ont été bloqués sur décision administrative, parfois sans motif. Le Conseil suprême de régulation des médias, organe national de régulation de la presse, justifie les blocages par des diffusions de “fausses nouvelles”. Privés de visibilité en ligne et devant l’impossibilité de survivre économiquement, les médias se retrouvent alors obligés de fermer les uns après les autres. Selon des estimations de l’Association de défense des libertés de pensée et d’expression (Afte), un millier de sites pourraient être affectés au total car les autorités bloquent par adresse IP et qu’un même serveur peut héberger plusieurs sites. En temps de mobilisations populaires, les journalistes présents sur le terrain pour couvrir et les médias qui diffusent les revendications des manifestants - en particulier les slogans anti-gouvernement - sont systématiquement bloqués. Les sites de la BBC et d’Al-Hurra en ont ainsi payé les frais lors des protestations de septembre 2019, rapidement étouffées.