Chine: le blogueur Wu Gan condamné à 8 ans de prison

Le blogueur chinois Wu Gan, qui dénonçait la corruption des cadres du régime, a été condamné à huit ans de prison pour “subversion”.

Le 26 décembre dernier, dans un procès à huis-clos, le tribunal de la ville de Tianjin (nord) a condamné le blogueur chinois Wu Gan, 44 ans, à une peine de huit ans de prison pour "subversion”. Dénonciateur infatigable de la corruption du régime, Wu Gan s’était lui-même affublé du surnom de "Boucher super-vulgaire" après avoir pris fait et cause pour une femme qui avait tué à coups de couteau son violeur, un cadre du Parti communiste chinois.


“Cette condamnation, qui punit le simple fait d’avoir exprimé ses opinions, est une violation flagrante de la constitution chinoise, qui garantit expressément la liberté d’expression, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau RSF Asie de l’Est. Après avoir repris en main les médias, le président Xi Jinping s’emploie maintenant à faire taire les blogueurs et les commentateurs privés, qui sont le dernier obstacle à son projet d’une société dans laquelle l’information serait totalement contrôlée.”


Wu Gan avait été arrêté le 19 mai 2015 dans le cadre d'un coup de filet visant quelque 200 avocats, juristes et militants s'occupant de dossiers sensibles. Plusieurs membres de ce groupe, surnommé "709”, ont été condamnés à la prison, et Wu Gan écope de la plus lourde peine, sans doute pour avoir refusé de plaider coupable. Le même jour, à Changsha (centre), l'avocat Xie Yang, membre du même groupe d’activistes, a aussi été condamné pour “subversion” mais finalement dispensé de peine après avoir plaidé coupable.


La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes et les blogueurs et occupe le bas du classement mondial RSF de la liberté de la presse, au 176e rang sur 180 pays en 2017.

Publié le
Updated on 04.01.2018