Birmanie : RSF dénonce la fermeture forcée d’un média indépendant

PHOTO: Western News

Reporters sans frontières (RSF) dénonce la récente fermeture du site d’information en ligne indépendant Development Media Group (DMG) par la junte militaire birmane et demande la libération des deux employés arrêtés dans le cadre de cette opération.

L’acharnement de la junte birmane contre les médias se poursuit. Le 29 octobre dernier, Htet Aung, journaliste birman du site d’information en ligne indépendant Development Media Group (DMG), a été arrêté alors qu'il couvrait un festival culturel dans la ville de Sittwe, dans l'ouest du pays. Quelques heures plus tard, des soldats ont fait irruption dans les locaux de DMG et ont arrêté le gardien de nuit, Soe Win Aung, tandis que le reste du personnel s’est retranché dans la clandestinité. La junte militaire a bouclé les bureaux du média et saisi plusieurs caméras et ordinateurs portables sans fournir aucune explication. 

« Alors que la junte birmane mène, depuis son arrivée au pouvoir en 2021, une répression sans précédent contre le journalisme et le droit à l’information, Development Media Group reste l’un des derniers médias à fournir au public des informations indépendantes sur les crimes commis par les militaires. RSF dénonce la fermeture arbitraire de cette rédaction et appelle la communauté internationale à intensifier la pression sur le régime pour obtenir la libération des 71 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse emprisonnés dans le pays.

Cédric Alviani RSF
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

DMG est un média qui couvre les conflits et les violations des droits humains dans l'État d’Arakan, dans l'ouest du pays. Il est régulièrement la cible des autorités. En 2019, le ministère de l’Intérieur, contrôlé par l’armée, avait engagé des poursuites contre sa rédactrice en chef Aung Min Oo pour association illégale présumée. La junte a également intenté des poursuites en diffamation contre d’autres journalistes de DMG en 2021.

Le putsch du 1er février 2021 a bouleversé le paysage médiatique birman. La junte a rapidement publié une liste noire de médias interdits. Depuis cette date, quatre journalistes ont été tués par l'armée: le photographe indépendant Aye Kaw, Pu Tuidim, le fondateur de l'agence de presse Khonumthung Media Group, Sai Win Aung, chef d’édition au Federal News Journal et Soe Naing, un photoreporter indépendant.



La Birmanie, qui se situe dans les limbes du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, à la 173e place sur 180 pays, est devenue la deuxième plus grande prison de journalistes, après la Chine.

Image
Birmanie
173/ 180
Score : 28,26
Publié le