Bangladesh : RSF appelle les autorités à garantir la sécurité des journalistes, après l'agression d’une trentaine de reporters

Lors de récentes manifestations de partis d’opposition à Dacca, la capitale du Bangladesh, une trentaine de journalistes ont été agressés. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités de faire toute la lumière sur ces actes de violences et d'assurer la sécurité et la protection des journalistes à l’approche des élections générales.

Une  violence d’ampleur inégalée a déferlé sur une trentaine de journalistes, le 28 octobre dernier. Alors qu’ils couvraient une manifestation de plusieurs partis d’opposition, réclamant la démission du gouvernement actuel de Sheikh Hasina,  à Dacca, la capitale du pays, ces professionnels des médias ont été attaqués par des manifestants, aussi bien opposants et que partisans du gouvernement, et pris à partie par la police. 

Alors qu’ils étaient parfaitement identifiables, les reporters ont été frappés à coup de bâtons de bambou, de barres de fer et victimes de jet de pierre par une partie de la foule rassemblée ce jour-là. Les forces de l’ordre les ont également ciblé par des tirs de balles de défense en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Des véhicules siglés “presse” ont été vandalisés et certaines motos, également identifiables, incendiées par des émeutiers.

« Le déchaînement de violence qui a eu lieu à Dacca contre des journalistes, ce 28 octobre, est inacceptable. RSF demande aux autorités de faire toute la lumière sur ces attaques et d'assurer la sécurité et la protection des journalistes, qui jouent un rôle essentiel tout particulièrement à l’approche des élections

Le bureau Asie du Sud
Reporters sans frontières

Parmi les victimes, Rafsan Jani, reporter pour le quotidien Dainik Kalbela, a dû être hospitalisé, après avoir été frappé par des manifestants, lors de ce rassemblement interdit par les autorités. Journaliste vidéo pour l'Agence France-Presse (AFP), Mohammad Ali Mazed, a lui été pris dans une embuscade et frappé à la tête et dans le dos à coups de bâton.

D’autres reporters, photographes de presse, cameramen et vidéastes de médias en ligne, locaux et internationaux, se sont aussi fait arracher leur matériel par les forces de l’ordre ou par des manifestants, selon les informations recueillies par RSF.

Autre drame, un journaliste retraité, Rafique Bhuiyan, a succombé à ses blessures après avoir été grièvement blessé à la tête. Son rickshaw, qui circulait dans une ruelle, a été pris dans l'affrontement et s’est renversé, suite à l’impact d’un tir de lacrymogène. Il est décédé le lendemain du rassemblement.

Cette manifestation a rassemblé près de 100 000 personnes, selon la police, un million d’après l’opposition. À l’appel du principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et du plus grand parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami, la foule a réclamé la démission de l'actuel gouvernement de Sheikh Hasina, ainsi que la mise en place d’un gouvernement intérimaire dans la perspective des élections générales, prévues en janvier prochain.

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