Arrestation d’un ancien djihadiste syrien en France impliqué dans la disparition de Razan Zeitouneh

Un ancien membre du groupe djihadiste Jaysh Al-Islam, ravisseur présumé de la journaliste et défenseure des droits humains syrienne Razan Zeitouneh, a été arrêté en France et inculpé pour crimes de guerres. Reporters sans frontières (RSF) se félicite de cette arrestation et cette opportunité de lutter contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes syriens.

Un ancien porte-parole de l’organisation djihadiste syrienne Jaysh al-Islam, Islam Alloush, a été mis en examen vendredi à Marseille. Il est soupçonné de “crimes de guerre”, ”actes de tortures et complicité” et “complicité de disparitions forcées”.


Le groupe terroriste est responsable de l’enlèvement le 9 décembre 2013 à Douma (Ghouta Orientale) de la célèbre journaliste syrienne Razan Zeitouneh, lauréate 2011 du prix Sakharov pour les Droits de l’Homme, son mari Wael Hamada, mais aussi de leurs collègues Samira Al-Khalil et Nazem Al-Hammadi. Ils sont, depuis, portés disparus. Comme eux, plusieurs centaines de journalistes et blogueurs ont été victimes de disparitions forcées. 


“Cette arrestation en France est une première depuis le début du conflit syrien en 2011, se félicite Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). Elle représente l'espoir  de voir enfin condamné l’un des responsables du cas le plus emblématiques de disparition forcée de journalistes en Syrie. Nous comptons sur la diligence de la justice française pour pour que ce procès permette de mettre fin à l'impunité totale des crimes commis en Syrie contre les journalistes depuis neuf ans.


Cette arrestation fait suite à la plainte déposée contre les membres de Jaysh Al-Islam en juin 2019 par le partenaire de Reporters sans frontières (RSF), le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), et la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), auprès du Parquet national anti terroriste pour des faits de tortures, enlèvements et exécutions dans la Ghouta orientale entre 2012 et avril 2018. Le groupe armé a mené un règne de terreur dans la région, jusqu’à sa défaite contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, qui en a repris le contrôle. 


La Syrie occupe la 174e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Updated on 04.02.2020