Vive inquiétude pour un journaliste d’Al-Jazeera

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant au sort d’Abdullah Al-Shami, correspondant d’Al-Jazeera, incarcéré depuis le 14 août, qui a été, d’après son avocat, transféré ce 12 mai 2014 dans un autre lieu encore tenu secret. L’organisation est d’autant plus soucieuse que l’état de santé du journaliste est jugé très préoccupant. Abdullah Al-Shami est en effet affaibli par plus de 105 jours d’une grève de la faim entamée le 21 janvier dernier afin de dénoncer son incarcération arbitraire et l’absence de charges retenues contre lui depuis son arrestation il y a presque neuf mois. “Ce transfert nous laisse craindre le pire. Abdullah Al-Shami a plus que jamais besoin de soins” déclare Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières. “Nous exhortons les autorités égyptiennes à informer la famille et l’avocat du journaliste du lieu dans lequel Abdullah Al-Shami a été transféré. Ce dernier doit recevoir rapidement des soins appropriés, avant d’être libéré. Les autorités sont responsables de sa vie et de son état de santé”. Le frère d’Abdullah Al-Shami a déclaré à Al-Masry Al-Youm que “le rapport médical atteste que l’état de santé de mon frère s’est considérablement détérioré, et ne lui permet pas d’être transféré dans une autre prison". “Il a besoin d’être transféré rapidement dans un hopital en dehors de la prison”. Selon un rapport établi par le docteur Mohamed Osama Al-Homsi, Abdullah Al Shami serait “atteint d'une anémie chronique, d’une baisse des globules rouges dans le sang, en plus d’une insuffisance rénale”. "Il pourrait mourir dans quelques jours.” Abdullah Al-Karyuni, ancien membre du Syndicat des médecins, a déclaré à Al-Jazeera que “le type de soins que nécessite Abdullah Al-Shami ne se trouve pas dans les prisons égyptiennes car elles ne respectent pas les droits de l’homme”. Jihad Khaled, l’épouse de Abdullah Al-Shami a, elle aussi, entamé une grève de la faim en soutien à son mari. Son état de santé s’est également fortement détérioré. Me Shaaban Saeed, avocat du journaliste, a déclaré à l'AFP que son client est accusé d'avoir rejoint un "groupe terroriste" et d'avoir diffusé "de fausses information", ajoutant qu'il "paie le prix de son travail pour une chaîne opposée au régime en place". Le 3 mai dernier, un juge a décidé de prolonger la détention de Abdullah Al-Shamy pour une nouvelle période de 45 jours. 17 journalistes, dont quatre d’Al-Jazeera, sont actuellement emprisonnés en Egypte.
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Updated on 20.01.2016