Violences policières contre des journalistes

Reporters sans frontières a condamné les agressions par les forces de l'ordre dont ont été victimes quatre journalistes des chaînes América TV et Crónica TV alors qu'ils couvraient une opération de délogement ou une manifestation. "Nous demandons la mise en place d'une enquête administrative pour identifier les fonctionnaires responsables de ces violences. Plus de quarante journalistes ont été agressés dans l'exercice de leurs fonctions en 2002, souvent par des éléments des forces de l'ordre. Il est temps que cesse l'impunité dont ces derniers bénéficient", a déclaré l'organisation dans une lettre adressée à Juan José Alvarez, ministre de la Justice. Le 25 février 2003, Julián Sequeira et Michael Carcachi, deux cameramen de l'émission "Puntodoc/2" sur la chaîne de télévision América TV ont été violemment frappés par des agents de la Police fédérale argentine (PFA) alors qu'ils couvraient une opération de délogement d'une centaine de personnes d'un immeuble de la ville de Buenos Aires, qui risquait, selon le gouvernement local, de s'effondrer. Julián Sequeira a été frappé par des membres de la police anti-émeutes. Il souffre d'une fracture du nez. Les policiers ont saisi la caméra avec laquelle il avait filmé l'entrée violente des forces de police dans le bâtiment. De son coté, Michael Carcachi a été agressé alors qu'il filmait une victime de l'intervention policière. Les policiers l'ont frappé après qu'il s'était clairement identifié comme journaliste et qu'il se trouvait à l'écart des incidents. Les deux journalistes ont été détenus par la police, ainsi que le producteur de leur émission, Maximiliano García Sola, lui aussi arrêté pour avoir essayé de filmer les événements. Les trois professionnels ont été libérés à 20h30. Ils sont accusés de "résistance à autorité". Tous trois considèrent que leur arrestation avait pour but d'empêcher la diffusion des images de la répression policière. Par ailleurs, selon l'UTPBA, Norberto Ortiz, de la chaîne de télévision Crónica TV, a été grièvement blessé le même jour. Il a reçu une balle en caoutchouc près de l'œil gauche. Le journaliste a été blessé alors qu'il couvrait la répression par la police d'une manifestation devant le tribunal de la ville de Comodoro Py (province de Buenos Aires), où se tenait le procès de militants de l'organisation Quebracho, connue pour être l'auteur de violences lors de manifestations.
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Updated on 20.01.2016