Vingt-huit ans de prison pour l’assassin d’un journaliste : “justice sera-t-elle rendue dans les autres affaires ?”

Reconnu coupable de l’assassinat, le 20 avril 2010, de Jorge Alberto Orellana, producteur et présentateur à la chaine Televisión de Honduras, Jonathan Cockborn Delgado a été condamné, le 11 septembre 2012, à vingt-huit ans de prison. La justice a conclu que l’affaire était sans rapport avec la profession de la victime. Jonathan Cockborn Delgado était poursuivi pour “homicide”, “vol” et “usurpation d’identité”. “La justice a parlé. Un mobile aussi cruel que dérisoire est malheureusement courant dans un pays connu pour son taux d’homicide parmi les plus élevés au monde : plus de 80 tués pour 100 000 habitants en moyenne et chaque année. Ce verdict ne saurait faire oublier les nombreux cas d’assassinats qui ont endeuillé la profession en une décennie - en particulier depuis le coup d’État du 28 juin 2009 - et attendent toujours leur élucidation”, a déclaré Reporters sans frontières. “Nous réitérons que la lutte contre l’impunité appelle une réforme en profondeur de l’appareil judiciaire et policier, les autorités se rendant souvent complices des atteintes à la liberté d’informer, non seulement contre les journalistes mais aussi contre les défenseurs des droits de l’Homme ou représentants des mouvements sociaux engagés au service de l’information plurielle”, a ajouté l’organisation. “Georgino” Orellana avait été tué à San Pedro Sula, alors qu’il sortait de sa rédaction. Jonathan Cockborn Delgado l’avait abattu d’une balle dans la tête tirée à bout portant pour lui dérober son téléphone portable, qu’il était en train d’utiliser. Au cours du seul premier semestre de l’année 2010, huit journalistes avaient perdu la vie. Le dernier tué en date, Julio César Casaleno, producteur de programme pour la chaîne Maya TV, officiait au moment de sa mort, le 28 août 2012 dernier, comme porte-parole de la police.
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Mise à jour le 20.01.2016