VatiLeaks 2 : RSF salue l’acquittement de deux journalistes jugés pour avoir révélé des documents confidentiels

Le tribunal du Vatican a acquitté ce jeudi 7 juillet 2016 les deux journalistes italiens Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, poursuivis pour avoir publié à partir de documents confidentiels des livres sur les malversations au Saint-Siège. Reporters sans frontières (RSF) salue cette décision, mais rappelle qu’en vertu du droit à la liberté d’expression, les journalistes n’auraient jamais du comparaître.

“C’est une décision étonnante mais c’est une grande victoire pour la liberté d’informer. Grâce à tous ceux qui ont mené ce combat au quotidien avec nous, les journalistes comme moi vont pouvoir continuer de travailler”, a confié à RSF Gianluigi Nuzzi après l’énoncé du verdict.


En publiant Chemin de croix et Avarizia (avarice) qui décrivent la persistance de dysfonctionnements au Vatican malgré la volonté de réforme engagée par le pape François, les journalistes Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi n’ont fait qu’exercer leur droit d’informer dans l'intérêt général du public. De fait, ils n’auraient pas dû être traités comme des criminels, dans un Etat a priori respectueux de la liberté de la presse”, déclare Pauline Adès-Mével, responsable du bureau Europe-Balkans de Reporters sans frontières.


La mise en cause des deux journalistes s’appuyait sur une législation vaticane de juillet 2013, érigée après le premier VatiLeaks, stipulant que «quiconque se procure de manière illégitime ou révèle des informations ou des documents dont la diffusion est interdite, est passible d’une peine de prison allant de six mois à deux ans, ou d’une amende allant de 1.000 à 5.000 euros.»


Dans cette affaire baptisée “VatiLeaks 2” par la presse, en référence à une autre fuite de dossiers secrets en 2012, sous Benoît XVI, les peines prononcées contre les auteurs des fuites sont significatives. Lucio Angel Vallejo Balda, un prélat espagnol proche de l'Opus Dei qui dirigeait la commission dont les documents émanaient, écope de 18 mois de prison. Francesca Chaouqui, une consultante en communication qui faisait partie d'une commission sur les finances du Vatican, est condamnée à une peine de dix mois de prison avec sursis.


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Updated on 07.07.2016