Une télévision privée cible d’une attaque à la grenade : “Il ne faut pas exclure d’emblée la piste politique”

La télévision privée proche de l’opposition Maestro, a été la cible d’une attaque à la grenade dans la nuit du 24 au 25 mai 2009, alors que l’émission de débat politique “Camera 5” se déroulait dans ses studios. L’explosion, qui n’a pas fait de victime, a soufflé les fenêtres et endommagé les portes permettant l’accès à la chaîne. Le 25 mai 2009, son président a donné une conférence de presse à Tbilissi. “Tout recours à des méthodes d’intimidation à l’encontre des médias est condamnable et a fortiori suspect, quand ceux-ci sont d’opposition. Dans le climat de fortes tensions politiques que connaît la Géorgie, à la veille de la fête de l’indépendance, ce type d’incident est de nature à faire basculer le débat dans la violence. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des acteurs à la modération”, a déclaré Reporters sans frontières. “Les autorités doivent par ailleurs diligenter l’enquête qui s’impose sur cette attaque. Exclure la piste politique est prématuré”, a poursuivi l’organisation de défense de la liberté de la presse. Lors de la conférence de presse donnée par le responsable de la chaîne Maestro, Mamouka Glonti, ce dernier a déploré que la police ait refusé son aide immédiate à la télévision. Il a souligné que la police municipale avait mis plus d‘une heure à se rendre sur les lieux et la brigade criminelle, deux heures. Le porte-parole du Parlement, David Bakradze a pour sa part qualifié l’explosion d’”alarmante” mais a écarté tout motif politique, dans une interview à la chaîne Roustavi 2. Les autorités ont également déclaré que l’incident ferait l’objet d’une enquête approfondie. Lors de l’explosion, plusieurs personnalités politiques d’opposition se trouvaient sur le plateau de “Camera 5”, dont son présentateur, le poète et chanteur Géorgui Gachechiladze, également frère de l’un des leaders de l’opposition au Président Saakachvili, Levan Gachechiladze. L’opposition manifeste depuis six semaines à Tbilissi et réclame la démission du chef de l’Etat, porté au pouvoir en 2003 lors de la “Révolution des roses”.
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Updated on 20.01.2016