Une radio d'opposition fermée par les autorités

La radio privée Bombolom FM a été fermée, le 13 février 2003, et jusqu'à nouvel ordre, par les autorités bissau-guinéennes, après avoir été accusée de "porter atteinte à la stabilité de l'Etat". Reporters sans frontières demande au président de la République, Kumba Yala, d'user de son influence afin que la radio puisse réémettre au plus vite. "Cette station est souvent très critique envers le pouvoir en place, mais en aucun cas, elle ne constitue une menace pour la stabilité du pays", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Ce n'est qu'un prétexte utilisé par le gouvernement pour faire taire une voix de l'opposition", a-t-il ajouté. Le 13 février, dans l'après-midi, plusieurs agents des forces de l'ordre se sont rendus dans les locaux de la station privée Bombolom FM pour interrompre la diffusion des programmes. Les bâtiments de la radio ont été fermés et les employés ne peuvent plus accéder à leurs bureaux. Selon le secrétaire d'Etat à l'Information, Joao Manuel Gomes, la station est accusée de "diffusion de fausses nouvelles de nature à porter atteinte à la souveraineté nationale et à la stabilité du pays". Selon la rédaction, cette mesure pourrait être liée à des propos tenus à l'antenne par une députée de l'opposition qui s'en était prise au président de la République. Reporters sans frontières rappelle que Bombolom FM est l'une des cibles privilégiées du pouvoir. Depuis plusieurs années, cette radio est régulièrement l'objet de menaces et de pressions, et plusieurs de ses journalistes ont été interpellés ou convoqués par la justice.
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Mise à jour le 20.01.2016