Une nouvelle décision de la Cour suprême pourrait accélérer l’exécution de Mumia Abu-Jamal

Le 19 janvier 2010, la Cour suprême fédérale a renvoyé à une cour d’appel fédérale de Philadelphie le dossier du journaliste Mumia Abu-Jamal, condamné à mort dans des conditions suspectes en 1982. La plus haute juridiction du pays a ordonné à la cour d’appel du Troisième circuit de revenir sur une précédente décision qu’elle avait rendue, en mars 2008, concernant la sélection d’un nouveau jury devant statuer sur la peine infligée au journaliste. La Cour suprême entend que cette décision soit réexaminée “à la lumière” de l’un de ses récents arrêts dans une autre affaire de peine capitale (Sispak/Ohio). La cour pennsylvanienne doit maintenant décider à nouveau si Mumia vivra ou non. En octobre 2008 et en avril 2009, la Cour suprême avait déjà rejeté les requêtes de l’avocat de Mumia Abu-Jamal demandant la tenue d’un nouveau procès, le précédent étant entaché de racisme dans la sélection du jury, de partialité judiciaire et de fautes de procédures. Cette décision du 19 janvier donne malheureusement raison à maître Robert R. Bryan lorsqu’il parle d’acharnement contre son client. La Cour suprême se défausse sur la cour d’appel de Philadelphie pour ordonner l’exécution du journaliste. Il est déjà gravissime que Mumia Abu-Jamal ait subi un procès inéquitable, laissant de sérieux doutes quant à sa culpabilité réelle, à l’époque de sa condamnation. Qu’il lui soit impossible d’échapper à sa condition de condamné à mort constitue un terrible revers pour la justice. La peine de mort, en soi, est indigne d’un État de droit. Signez la pétition : http://www.PetitionOnline.com/Mumialaw/petition.html Ancien militant des Black Panthers, devenu journaliste de radio dans les années 70, Mumia Abu-Jamal, 55 ans, a été condamné à mort pour l’assassinat d’un policier, Daniel Faulkner, le 9 décembre 1981 à Philadelphie. Avant son arrestation, il était connu comme “la voix des sans-voix” grâce à ses articles dénonçant les abus et la corruption du gouvernement. Mumia Abu-Jamal a rédigé pour nous l’article "Journalisme en enfer" dans lequel il relate son expérience derrière les barreaux. Nous nous engageons à lui donner la parole sur notre site. "S’il n’était pas noir, ils n’essaieraient pas de le tuer aussi vigoureusement qu’ils le font aujourd’hui. Si Mumia n’était pas journaliste, peut-être plus encore, il n’y aurait pas autant de passion contre lui", avait déclaré Robert R. Bryan lors d’un entretien qu’il nous avait accordé. Pour toute information et offre de soutien à Mumia Abu-Jamal, contacter : Law Offices of Robert R. Bryan 2088 Union Street, Suite 4, San Francisco, CA 94123-4117 http://www.MumiaLegalDefense.org (Photo : AFP)
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Mise à jour le 20.01.2016