Une journaliste menacée par le chef de la police de Cochabamba

Le chef de la police de Cochabamba (Centre) a menacé la journaliste Escarley Pacheco Pardo de la chaîne ATB Cochabamba après que celle-ci l’a interrogé sur une affaire de violence familiale qui le concernait. Le 9 septembre 2014, la journaliste Escarley Pacheco Pardo de la chaîne régionale ATB Cochabamba a réalisé une interview du chef de la police départementale de Cochabamba, Alberto Suárez Balderrama. Durant cet entretien, la journaliste a évoqué les accusations d’agressions physiques et psychologiques faites par son ex-femme à son encontre. En réponses à ces questions, le chef de la police a menacé la journaliste. « Je vais suivre tes pas, fais attention à toi », lui a-t-il déclaré. Face à l’ampleur du scandale, le chef de police s’est rétracté, affirmant vouloir simplement prendre des mesures légales contre la journaliste en raison de ses investigations sur sa vie privée. Escarley Pacheco Pardo a affirmé à Reporters sans frontières avoir reçu des appels des services de renseignement de la police le lendemain de son interview lui demandant ses enregistrements diffusé par ATB Cochabamba sur cette affaire. "Les autorités publiques ne peuvent être à l’origine d’intimidations et de menaces à l’encontre des journalistes. Ces dernières doivent au contraire assurer la sécurité de tous les citoyens, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de l’organisation. Escarley Pacheco Pardo a simplement fait son travail de journaliste et ne doit pas à cet égard être la cible de représailles." Le ministre de l’Intérieur, Jorge Perez, a annoncé son soutien explicite au chef de la police. Les syndicats de journalistes locaux et nationaux ont exprimé leur soutien à la journaliste Escarley Pacheco Pardo et condamné la réaction du chef de la police. La Bolivie se situe à la 94ème place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016