Une journaliste d'Al-Jazira condamnée à six mois de prison

A la veille de la Journée internationale de la liberté de la presse, une réalisatrice égyptienne de la chaîne de télévision Al-Jazira, Howayda Taha, a été condamnée à six mois de prison pour “atteinte à l'intérêt national”. “Nous sommes indignés par cette décision qui vient confirmer les craintes exprimées à plusieurs reprises depuis le début de l'année par Reporters sans frontières. L'Egypte s'est engagée dans une voie dangereuse. Les médias, mais également l'Internet, sont des espaces surveillés et de plus en plus ouvertement censurés. Les autorités s'acharnent sur Howayda Taha parce qu'elle a voulu traiter un sujet difficile mais important, celui du non-respect des droits de l'homme dans les prisons égyptiennes”, a déclaré l'organisation. La cour pénale de sécurité de l'Etat a condamné, par contumace, le 2 mai 2007, Howayda Taha à six mois de prison. Cette peine est assortie d'une caution de 10 000 livres (environ 1750 euros). Elle devra par ailleurs s'acquitter d'une amende de 20 000 livres (environ 3500 euros). "C'est une décision injuste et vindicative des institutions judiciaires, parce que ces institutions ne sont pas libres dans mon pays", a déclaré la journaliste. Pour faire appel, Howayda Taha, qui réside au Qatar, doit rentrer en Egypte. La journaliste avait été arrêtée à l'aéroport du Caire le 8 janvier 2007, alors qu'elle s'apprêtait à se rendre au Qatar. Elle préparait un reportage sur les prisons égyptiennes, incluant des reconstitutions de scènes de torture basées sur les témoignages qu'elle avait recueillis. La police avait confisqué ses vidéos et une information judiciaire avait été ouverte le 13 janvier.
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Updated on 20.01.2016