Une journaliste condamnée à trois ans de prison par contumace

Reporters sans frontières dénonce la condamnation de la journaliste Amal Eisa, ancienne collaboratrice du quotidien qatari Al-Sharq, à trois ans de prison par contumace, pour “diffamation”, suite à une plainte émanant de l'hôpital public Hamad à Doha. “Cette condamnation extrêmement sévère, bien que liée en partie à l'absence de la journaliste incriminée lors du procès, est un signal dangereux envoyé à tous les professionnels des médias dans l'Emirat. Les autorités qataries ont pris des engagements pour défendre la liberté de la presse. Cela doit passer par une profonde réforme juridique aboutissant à la dépénalisation des délits de presse dans le pays”, a déclaré l'organisation. Amal Eisa, de nationalité jordanienne, a été condamnée par contumace, le 22 mai 2008, à une peine de trois ans de prison. Son rédacteur en chef a, quant à lui, écopé d'une amende de 20 000 rials (soit 3500 euros). L'hôpital Hamad avait déposé plainte contre le journal suite à la publication, le 9 juillet 2005, d'un article faisant état d'un mauvais diagnostic qui aurait envoyé à la morgue un patient toujours en vie, jusqu'à ce que celui-ci se réveille. Les dirigeants de l'hôpital avaient immédiatement nié les faits et entamé une procédure judiciaire à l'encontre du journal. Amal Eisa a quitté le Qatar depuis plusieurs mois. Le code de la presse qatari prévoit des peines de prison pour les délits de presse. Par ailleurs, ce texte de loi renvoie au code pénal dans le cadre de certaines violations telles que “l'atteinte à l'intégrité de l'Etat” ou “l'atteinte aux religions”. L'émirat du Qatar occupe la 79e place, sur 169, dans le dernier classement annuel de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en octobre 2007.
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Updated on 20.01.2016