Une journaliste agressée et les suspects d'un assassinat promus

Reporters sans frontières s'inquiète vivement des récentes atteintes dont souffrent les professionnels des médias. Le 8 décembre à Rukum (Ouest), la journaliste de Sisne Fm, Teeka Bista, violemment agressée par un groupe d'hommes non identifiés, a été hospitalisée dans un état critique. Par ailleurs, l'organisation est choquée par la promotion de deux membres du Parti maoïste au sein d'un secrétariat local du parti, alors qu'ils sont tous deux suspectés de l'assassinat du journaliste Birendra Shah, en 2007. "Même si nous sommes satisfaits de la décision du ministre de l'Information et de la Communication de prendre en charge l'hospitalisation de la journaliste, nous demeurons inquiets de l'impunité dont semblent bénéficier ceux qui attentent à la liberté d'information au Népal, en tuant ou agressant des professionnels des médias. Nous appelons le parti maoïste à condamner ces violences et à ne pas promouvoir ceux qui y sont associés. Nous demandons au gouvernement népalais de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que la lumière soit faite sur ces deux affaires", a déclaré l'organisation. Le 9 décembre, la journaliste Teeka Bista, âgée de 22 ans, a été retrouvée gisant inconsciente au fond d'un ravin. Victime d'une blessure à la tête et de coupures à la main droite, la journaliste a été emmenée au Kathmandu Model Hospital pour y être soignée. Les médecins ont diagnostiqué des blessures aux cervicales et une possible hémorragie interne. Son téléphone et son ordinateur ont été détruits et ses documents papiers ont été retrouvés déchirés et éparpillés sur le lieu de l'agression. La journaliste, qui écrivait sur des sujets sociaux et politiques, avait auparavant reçu des menaces téléphoniques suite à la publication d'un article intitulé "Why do the Maoists need Tirtha´s sindoor ?" Publiés dans un hebdomadaire de Jantidhara, ces commentaires mettaient notamment en cause des maoïstes dans la mort d'un opposant politique. Par ailleurs, deux des quatre principaux suspects du meurtre du journaliste Birendra Shah, ont récemment bénéficié d'une promotion au sein du parti communiste unifié du Népal (UCPN-M). Le 5 octobre 2007, le journaliste avait été enlevé et tué par des membres de l'UCPN-M. Un mois plus tard, le parti avait admis avoir tué Birendra Shah, mais avait affirmé par la suite que les suspects n'en étaient plus membres. Les deux accusés, Lal Bahadur Chaudhary et Kundan Phaoujdar, viennent d'être nommés au secrétariat du parti au sein du comité local de Bara. Birendra Shah était correspondant pour la station de radio Nepal FM, l'hebdomadaire Distri Weekly et pour la chaîne de télévision Avenues TV. Des militants de l'UCPN-M s'en sont pris à des médias, lors d'une manifestation organisée le 6 décembre. Certains véhicules de presse, comme celui d'Image Channel, ont été attaqué à jets de pierres par les manifestants. Les deux roues des journalistes Ramhari Pande, du Rajdhani daily, et Megh Bahadur Shahi, de Swabibek Weekly, ont également été vandalisés. La veille de cette manifestation, des militants maoïstes avaient empêchés la distribution des principales rédactions du pays. Les principaux quotidiens, notamment l'Annapurna Post, l'Himalayan Times, Kantipur et Nagarik, n'ont pas pu être distribués ce jour-là.
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Mise à jour le 20.01.2016