Un rédacteur en chef risque la prison pour avoir publié une fausse information

RSF proteste contre la condamnation du rédacteur en chef de Alwan à une très importante amende.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Abdel Rahim Mohamed Hussein, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la condamnation de Hussein Khojali, rédacteur en chef de Alwan, à une amende exorbitante. "Il est inacceptable de condamner ce journaliste à une amende de 500 000 dinars soudanais (2 200 euros) même si celui-ci a publié une fausse information. La somme est totalement disproportionnée par rapport à la faute commise et au regard du niveau de vie au Soudan", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Selon les informations recueillies par RSF, Hussein Khojali, rédacteur en chef du quotidien Alwan, a été condamné, le 23 janvier, à une amende de 500 000 dinars soudanais (2 200 euros) pour avoir publié une fausse information. En cas de non-paiement, le journaliste encourt une peine de prison d'un an. Le quotidien a, lui, été condamné à une amende de 700 000 dinars soudanais (3 080 euros). Selon la cour criminelle de Khartoum, Hussein Khojali a publié un article dans lequel il faisait état du départ de Khartoum du ministre des Transports, Lam Akol, pour rejoindre les rebelles du Sud qui luttent contre le gouvernement. Un autre journaliste du quotidien, Hadiya Ali, a été condamné à une amende de 200 000 dinars (880 euros) pour les mêmes raisons. Il est aussi passible d'une peine de six mois de prison s'il ne paie pas. Alwan a décidé de faire appel de ces deux décisions. Par ailleurs, deux autres journalistes d'Alwan ont été acquittés. Le 16 janvier déjà, Nhial Bol, directeur de publication du Khartoum Monitor, avait été condamné à une amende de 500 000 dinars soudanais (2 200 euros) pour avoir écrit dans le Khartoum Monitor que la compagnie étatique des chemins de fer fermait les yeux sur le transport de personnes enlevées par des marchands d'esclaves arabes. En cas de non-paiement, il passera six mois en prison. Le quotidien avait également été condamné à une amende de 1,5 millions de dinars soudanais (6 597 euros).
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016