Un projet de loi menace la liberté de la presse

Un Comité parlementaire a annoncé, le 3 avril, la préparation d'une loi permettant de poursuivre en justice toute personne, notamment les journalistes, qui critiquerait publiquement le gouvernement et le pays. Un Australien et un Papou ont déjà été convoqués par ce Comité pour avoir critiqué le pays. Leurs propos avaient été repris dans la presse australienne. Reporters sans frontières s'inquiète de ce projet législatif qui remettrait en cause les principes de liberté d'expression  et de liberté de la presse inscrits dans la Constitution de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'organisation a demandé au Premier ministre, Sir Michael Somare, de se prononcer publiquement contre ce projet. Reporters sans frontières demande également que les poursuites engagées contre les deux hommes qui ont critiqué le pays dans la presse australienne, soient abandonnées. Le 3 avril 2003, l'entrepreneur australien Rod Mitchell et l'économiste naturalisé papou Mike Manning ont comparu devant le Comité des prérogatives parlementaires pour avoir critiqué le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans un article intitulé "La PNG, au bord du précipice", Mike Manning, directeur de l'Institut des affaires nationales de Papouasie Nouvelle-Guinée, avait décrit ce pays comme une nation profondément corrompue, dotée de services inefficaces et d'une criminalité grandissante, et de ce fait proche de la crise économique. De son côté, les critiques de Rod Mitchell, directeur d'un fonds de retraites, à propos de la corruption avaient été rapportées dans plusieurs journaux australiens. Le Comité des prérogatives parlementaires a présenté un projet de loi destiné à permettre la poursuite en justice de toute personne ayant publiquement critiqué le gouvernement. Les commentaires qui ternissent la dignité et l'intégrité du Parlement sont également visés par ce projet. Cette nouvelle législation devrait "modifier les lois existantes afin de dissuader les personnes qui publient des articles diffamants", comme l'a expliqué Nick Kuman, président de ce Comité. Cette annonce a déclenché une vague de protestations des journalistes et des diplomates. "C'est la chose la plus effrayante que j'ai jamais vue dans ma carrière de journaliste", a déclaré Bob Howarth, directeur du quotidien Post-Courier. La position du gouvernement face à ce projet de loi reste pour l'heure incertaine. Un porte-parole du Premier ministre Sir Michael Somare a déclaré, le 6 avril, que ce projet ne correspondait pas forcément aux idées du gouvernement. Mais, dans la même déclaration, le porte-parole affirmait que les médias devaient faire preuve de responsabilité en évitant de publier des informations qui pourraient se révéler négatives pour la Nation.
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Updated on 20.01.2016