Un projet de loi inquiétant pour la liberté de la presse

Reporters sans frontières redoute les conséquences pour la liberté de la presse d'un projet de loi sur les médias élaboré par le gouvernement intérimaire, dirigé par des militaires depuis le coup d'Etat de 2006.

Reporters sans frontières redoute les conséquences pour la liberté de la presse d'un projet de loi sur les médias élaboré par le gouvernement intérimaire, dirigé par des militaires depuis le coup d'Etat de 2006. L'organisation apporte son soutien au Conseil des médias de Fidji, et notamment à son président Daryl Tarte, qui a condamné ce projet instaurant notamment la création d'un tribunal habilité à imposer des sanctions aux médias dans des jugements en appel de décisions du Conseil des médias. "Si on voulait mettre à mal le pouvoir du Conseil des médias, organe de régulation respecté, on ne s'y prendrait pas autrement. Après l'expulsion de plusieurs responsables de journaux indépendants, ce projet gouvernemental trahit une fois encore les engagements des autorités en faveur de la liberté de la presse", a affirmé Reporters sans frontières. Le 17 juillet, le gouvernement a annoncé la prochaine adoption d'une loi-cadre sur les médias pour regrouper toutes les lois existantes. Selon le communiqué officiel, cette décision fait suite à une demande du Premier ministre, le commodore Frank Bainimarama. Le projet inclut la création d'un tribunal qui aura la tâche de juger les appels de plaintes déposées devant le Conseil des médias. Cette nouvelle instance judiciaire aura le pouvoir d'imposer des amendes aux médias. Le gouvernement a proposé une concertation avec la presse sur le sujet, mais le président du Conseil des médias a de son côté convoqué une réunion d'urgence de cet organisme indépendant. Dans une interview à Radio Australia, il a dénoncé le double langage du gouvernement qui promet de défendre l' indépendance des médias et en même temps légifère en faveur de plus de contrôle. De son côté, le procureur général a nié toute volonté gouvernementale de renforcer une quelconque emprise sur le contenu des médias.
Publié le
Updated on 20.01.2016