Un présentateur de radio dwEB abattu moins d'un an après l'assassinat de l'un de ses collègues

Reporters sans frontières déplore la mort du journaliste radio philippin Romeo Olea, abattu le 13 Juin 2011, à Iriga City, dans la province de Camarines Sur (Sud-est). Romeo Olea, 49 ans, a été tué alors qu'il se rendait à moto dans les locaux de Radio dwEB, à Nabua.

  

"Nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches de Romeo Olea. Ce meurtre illustre de la plus tragique des manières, l'insécurité dans laquelle vivent les professionnels des médias aux Philippines. Il souligne également que la création d’un organisme chargé de renforcer la lutte contre les violences visant les journalistes, annoncée en 2010 par la ministre de la Justice, constitue une réponse encore insuffisante," a déclaré Reporters sans frontières.

  

"Les autorités philippines ne peuvent ignorer plus longtemps les dangers auxquels font courageusement face les journalistes. Après le massacre de Maguindanao, qui s'était soldé par l'exécution de plus de trente d'entre eux, le gouvernement du président Benigno Aquino III avait montré quelques signes positifs de lutte contre l'impunité. Il doit toutefois prendre des mesures plus fermes pour mettre fin à la pratique des assassinats commandités et pour protéger plus particulièrement les journalistes qu'il sait menacés", a ajouté l'organisation.

  

Romeo Olea a été attaqué vers cinq heures et demi du matin, puis a été immédiatement conduit au centre médical de Rinconada, où il été déclaré mort trente minutes après. Selon des sources policières, il aurait reçu deux balles dans le dos.

  

Le journaliste présentait l'émission de radio "Anything Goes", dans laquelle il commentait l'actualité générale et les affaires politiques locales. Aucun sujet qu'il aurait traité, n'est pour l'instant relié à son assassinat.

  

Le 9 juillet 2010, un autre journaliste de Radio dwEB, Miguel Belen, avait été tué par balles à Nabua, alors qu’il était en chemin vers son domicile, dans la ville d’Iriga. Suivant le même modus operandi, deux hommes armés circulant à moto avaient tiré à quatre reprises au moins sur le journaliste. Ce dernier, hospitalisé dans un état grave, était décédé quelques jours après.

  

Le 10 juillet, la ministre de la Justice, Leila de Lima, avait déclaré à des représentants du Club national de la presse (NPC) qu'elle avait donné l'ordre de créer une force spéciale chargée d’assurer une meilleure protection des journalistes. Depuis 2007, un détachement spécial (Task force 211), spécifiquement chargé d’élucider et de prévenir les cas de violences politiques, a été institué.

  

La situation de la liberté de la presse aux Philippines demeure critique. En 2010, le pays est classé 156e sur 178 pays recensés dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 20.01.2016