Un photographe violemment arrêté par la police dans une gare de Toronto

Reporters sans frontières dénonce l’arrestation et le traitement brutal dont a fait l’objet le photographe Alex Consiglio, du quotidien Toronto Star, le 2 juin 2013, après avoir pris des photos dans l’enceinte de la gare Union, à Toronto. Les faits se sont produits tôt dans la matinée, suite à un accrochage entre un homme qui tentait d’ouvrir les portes d’un train en marche et des agents de GO Transit, la compagnie de transports publics. Deux agents de GO Transit sont tombés sur la voie. Alex Consiglio les a alors pris en photo, suite à quoi des policiers lui ont demandé de quitter les lieux de l’accident, ce qu’il a fait. Alors qu’il sortait de la gare, Alex Consiglio a pris une photo de l’agent de GO Transit qui partait en civière, en raison d’une fracture à la cheville. Il a alors été arrêté sans ménagement, puis menotté. Sa libération est intervenue un peu plus tard, moyennant une amende de 65 dollars canadiens. Selon Anne Marie Aikins, chargée des relations presse chez Metrolinx, la société qui gère GO Transit, les journalistes ne sont pas autorisés à prendre des photos dans la gare Union sans permission. Cette raison serait ainsi à l’origine de l’arrestation du photographe. Mark Pugash, directeur de la communication de la police de Toronto, justifie pour sa part le traitement réservé à Alex Consiglio par le fait qu’il aurait refusé de s’écarter du chemin emprunté par les secours, en dépit de l’ordre des policiers, niant ainsi tout lien avec son travail de journaliste. "Quel que soit le motif avancé, rien ne justifie le traitement violent dont a été victime Alex Consiglio. Cet incident – assez rare au Canada pour être relevé – appelle une enquête des autorités", a déclaré Reporters sans frontières. "L’interdiction faite aux journalistes de prendre des photos dans l’enceinte de la gare Union est absurde, dans la mesure où cette disposition ne s’applique pas au reste des citoyens, libres de photographier et de diffuser en temps réel toute information leur semblant digne d’intérêt. Comment alors justifier une telle interdiction, empêchant les professionnels des médias de réaliser leur travail tout simplement?", a poursuivi l’organisation.
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Mise à jour le 20.01.2016