Un média indépendant menacé de fermeture

Reporters sans frontières s'inquiète de la fermeture imminente de Moafrika, l'un des médias les plus populaires du pays, connu pour son indépendance de ton. A la fois radio et journal, Moafrika est menacé de devoir cesser ses activités, faute de pouvoir régler, immédiatement et dans sa totalité, l'amende de 170 000 maloti à laquelle il avait été condamné dans une affaire de diffamation en 2000. "Cette amende, équivalant à 20 000 euros, est complètement disproportionnée par rapport aux moyens d'un média au Lesotho", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Dans un courrier adressé aux autorités judiciaires, l'organisation de défense de la liberté de la presse a demandé que son montant soit révisé à la baisse ou qu'un paiement échelonné soit autorisé. "Nous appelons les autorités à adopter une plus grande souplesse dans l'exécution de ce jugement. Si la justice doit être respectée, elle ne doit pas devenir un moyen détourné de censurer les médias en les contraignant à cesser leurs activités", a ajouté le secrétaire général. Le 16 juin, trois huissiers de justice de la Haute Cour du Lesotho se sont présentés dans les locaux de la radio, munis d'un acte d'exécution de la sentence. Ils ont menacé de mettre sous saisie tous les biens mobiliers de la radio et du journal, ainsi que les biens personnels du rédacteur, si l'amende n'était pas payée en intégralité sur le champ. Pourtant, Moafrika avait commencé à s'acquitter de sa peine par paiements échelonnés. Le 25 juin, les huissiers sont revenus et ont mis sous scellés les ordinateurs et d'autres équipements de la radio. Ils ont prévenu le directeur de Moafrika, Candi Ratabane Ramainoane, qu'ils allaient revenir le lendemain pour emporter tout le matériel.
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Updated on 20.01.2016